Emission phare de notre chère RTS, Temps présent avait une réputation d'objectivité, de pondération. L'émission de ce soir sur la LAMal qui dysfonctionne, qui met 30'000 habitants sur liste noire, qui paupérise les pauvres, érode les revenus de la classe moyenne âgée et qui enrichit les assureurs, était un parfait plaidoyer à charge.
Bien sûr, l'assureur de service a eu droit à sa part, tout comme la directrice de l'hôpital, borgne, ainsi que le ministre de la santé Karakasch, dont le discours pour une maîtrise de l'offre vient d'être battu en brèche par ses concitoyens - les Neuchâtelois ont voté pour le maintien de deux hôpitaux contre toute logique économique.
Le biais de l'émission tient au parti pris des deux journalistes, au ton de la voix, au montage. De bout en bout, la part belle a été donnée aux pauvres qui ne se soignent plus, qui bouffent des pâtes ou se noient dans les dettes. Jusqu'à la litanie finale sur les salaires scandaleux des directeurs, les réserves incroyables et l'opacité évidemment entretenue du système, l'haïssable privatisation du système.
De solutions, point évidemment.