Infrarouge: bon pour la tête? (01/02/2017)

IMG_0911.JPG"Les personnes âgées sont réfractaires au numérique..." Tibère Adler est vraiment conformiste ce soir à Infrarouge. Qui manipule le plus le papier? Les jeunes, les actifs, les mobiles, avec 20 Minutes, le canard qui marche parce qu'il mixe sans prétention ni sermon un peu de l'actu "sérieuse" distillée par la RTS (qui n'existe que parce que nous sommes obligés de payer la redevance) et beaucoup de distraction.

"Les éditeurs qui réclament un rendement à 15%". Le mythe est solide. Mamarbachi ne peut s'empêcher de le répéter avec ce coup de langue qui dénonce les capitalistes près de leurs sous.

Mais pourquoi donc les lecteurs abandonnent-ils les journaux? La question n'a pas été discutée

Les vrais acteurs, ce sont les nouveaux imprimeurs, ceux qui détiennent l'outil de création et de diffusion des contenus, ceux qui en deux lustres ont dévalorisé les rotatives, le papier, le porte à porte. Google, Facebook et quelques autres captent l'essentiel du marché de la pub, parce qu'ils savent la cibler, la géo-, la socio- , la persolocaliser, ce qu'aucun journal sur le net ne sait faire. Les annonceurs en ont pour leur argent, ils profitent marginalement du Big Data que conservent G et F pour leur plus grand profit.

Le Journal de Morges, c'est l'épicerie "familiale", qui ne compte pas sa peine, qui ouvre en dehors des heures. Qui travaille jour et nuit, week-end compris. C'est même pas l'agriculture suisse qui touche 4 milliards d'aides publiques par an et encore quelque autres des protections à la frontiere. 

Marchand nous barbe avec son combat contre M6. On dirait un paysan suisse ou un commerçant genevois qui se plaint d'une concurrence déloyale. Certes, elles est déloyale, mais c'est la politique suisse qui a décidé de fixer les règles du jeu.

kapaw, c'est du bâtonnage de vidéo. Paie-t-il les droits. C'est du divertissement. Où est le journaliste d'enquête, d'investigation? Quel est le business plan?

Consomacteur. Le défi est général. Tous les secteurs sont concernés. C'est un défi éthique, mais l'heure est à l'utilitarisme et à l'hédonisme.

Nous devons tous devenir des journalistes, pas pour élaborer les informations, les vérifier, mais du point de vue de l'esprit critique, du questionnement de l'émetteur de l'information, de la dénonciation de la communication séductrice, du bruit médiatique, de la pub sous toutes ses formes.

Mais je pense qu'on n'a encore rien vu en matière de robots, d'assistants personnels dopés à la l'intelligence artificielle, de fact checking automatique.

Le papier restera important, dit Alain Jeannet. Mais non. Je ne lis plus  journaux, hebdos que sur une tablette. Les revues, les  mensuels, les livres, peut-être.

D'accord avec Jotterand. Pourquoi la Ville de Genève verse 250'000 francs à Léman Bleu pour retransmettre les débats du CM sans plus-value rédactionnelle et rien à La Tribune qui rédige des synthèses brèves et pertinentes? 

Sans les publicité de complaisance des grandes régies publiques françaises, sans les mécènes ou capitalistes pas tout à fait désintéressés, Libération et Le Monde seraient morts.

Des pub de complaisance, c'est sans doute une solution. Mais pour cela, il faut des éditeurs qui tirent leurs moyens d'autres activités et acceptent d'en distraire une partie dans l'information de qualité plutôt que dans de beaux voiliers géants.

Bref et pour conclure, Infrarouge était un peu à côté du sujet. Il manquait au moins les lecteurs dans ce débat.

Or les lecteurs, dans une société démocratique moderne et idéale, ce sont aussi des électeurs. À Geneve, 40% des habitants sont exclus des urnes. Et plus de la moitié des électeurs s'abstient. Forcément, ça fait peu de lecteurs amateurs d'un journalisme bon pour la tête. 

 

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