Chez nous, dans l'imaginaire collectif comme on dit, Calcutta rime avec Mère Teresa. Prix Nobel de la paix (éternelle) en 1979, déjà bienheureuse pour avoir, sa vie durant, dispensé un peu de bonheur et de douceur à quelques dizaines de milliers de pauvres hères, à l'heure ultime où la plupart des gens ici passent d'une vie à une autre et non, comme on dit chez nous, de vie à trépas.
Je veux toutefois croire que, pour les hindous comme pour les chrétiens et tous ceux plus nombreux qui disent ne croire en rien et surtout pas à une vie après la mort, l'angoisse existentielle de ce passage mystérieux avive des peurs inconnues ou refoulées. Dans ces tristes moments, un geste d'amour inconditionnel est comme une eau claire, un pré tendre, un regard de compassion, une espérance. C'est ce rien, en termes de PNB, qui n'a pas de prix en termes de BNP (bonheur national brut)!
Inde 2014 - Page 3
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Une sainte emmerdeuse
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NiSa contre ToBla, ça vous dit?
La presse quotidienne indienne en langue anglaise est fort diverse. Les journaux sont peu épais - 14 à 20 pages, plus grandes que notre format. La sélection des nouvelles est draconienne. La politique locale, régionale, nationale, le sport et l'économie y tiennent une large part. Les faits divers sont présents comme les faits de sociétés. Il n'y a pas ou peu de chronique judiciaire, pas vraiment de page culture. Une ou deux pages opinion, une page people et une page d'actualitės internationales complètent l'offre. 4 roupies, le prix d'un thé, lequel peu monter jusqu'à 30 roupies dans un restaurant climatisé.
La télévision diffuse surtout des séries bollywoodiennes particulièrement niaises ou alors incroyablement violentes. l'info y est essentiellement débitée au format et dans le ton CNN. Hors des très grandes villes, les connexions internet restent aléatoires et le débit maigre. Trop cher pour la plupart des Indiens. J'ai néanmoins réussi à télécharger à Puri les quelque 180 pages de The Economist après plusieurs tentatives. Mais je suis resté sur un échec pour télécharger la Tribune et Le Monde. The Economist demeure un hebdomadaire de référence.
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Do you speak hinglish?
Le Satabdi Express qui relie Puri à Calcutta est parti à l'heure de la ville sainte et touristique. Puri draine des centaines de milliers de pèlerins au Jagannath Temple dédié à trois dieux de la parenté de Vishnou, dont les grands yeux sont à la région ce que le jet d'eau est à Genève.
Sur la cote de la mer du Bengale, une immense plage de sable fin se perd à l'horizon, dans les embruns de la houle qui s'y brise en creusant des baïnes. À perte de vue vers l'est et vers l'ouest. Un long chapelet d'hôtels et de gesthouses de toutes catégories accueille des touristes indiens et quelques Occidentaux égarés. Dommage, car l'Orissa est sans doute un État à découvrir. Et Puri une ville attachante. Un bon nageur profitera de la mer et les amoureux de l'Inde s'émerveilleront devant le temple du soleil monté sur roues de Kornak et d'une vie qui a déjà les accents du sud. La langue odya qui a sa propre écriture s'entend un peu comme le malalayam du Kerala et les crêpes de pois chiche y sont aussi croustillantes.