La presse quotidienne indienne en langue anglaise est fort diverse. Les journaux sont peu épais - 14 à 20 pages, plus grandes que notre format. La sélection des nouvelles est draconienne. La politique locale, régionale, nationale, le sport et l'économie y tiennent une large part. Les faits divers sont présents comme les faits de sociétés. Il n'y a pas ou peu de chronique judiciaire, pas vraiment de page culture. Une ou deux pages opinion, une page people et une page d'actualitės internationales complètent l'offre. 4 roupies, le prix d'un thé, lequel peu monter jusqu'à 30 roupies dans un restaurant climatisé.
La télévision diffuse surtout des séries bollywoodiennes particulièrement niaises ou alors incroyablement violentes. l'info y est essentiellement débitée au format et dans le ton CNN. Hors des très grandes villes, les connexions internet restent aléatoires et le débit maigre. Trop cher pour la plupart des Indiens. J'ai néanmoins réussi à télécharger à Puri les quelque 180 pages de The Economist après plusieurs tentatives. Mais je suis resté sur un échec pour télécharger la Tribune et Le Monde. The Economist demeure un hebdomadaire de référence.
En Inde, la course à la présidence prend désormais des allures de duel. RaGa contre NaMo, comme les nomment les journaux indiens contraints par la mise en page de recourir à des expressions lapidaires. Rahul Gandhi, le petit-fils d'Indira, le fils de Sonia, une Italienne - toujours présidente du Congrès et véritable marionnetiste de l'Inde si l'on en croit certains commentateurs - contre Narendra Modi, le vendeur de thé du Gujarat, un Blocher local, dont le cv reste entaché par le massacre de quelque deux mille musulmans en 2002. Leurs deux grands partis, le Congrès, issu de la libération du joug anglais et le BJP, un parti hindouiste doivent l'un et l'autre nouer des alliances avec d'autres partis, ce qui est propice à tous les marchandages et renvois d'ascenseur. "Un système propice à la corruption", se désole un lecteur qui rêve d'un bipartisme à l'américaine.
Rien de tout cela en Europe. Point de RaGa ni de NaMo. Faute de débouchr sur l'élection directe ou indirecte d'un gouvernement digne de ce nom qui épicerait l'enjeu, le prochain scrutin de mai 2014 se jouera sans doute davantage sur des enjeux nationaux qu'européens. Et la Suisse regardera passer le train derrière ses tobleronnes réactivés, ses chalets casemates remis en service et ses gabelous postés à la frontière.
À Bruxelles comme à Dehli, aucun parti n'est à même d'emporter la majorité. La coalition est donc de règle, comme en Suisse. Ce qui fait défaut à l'Europe, c'est l'absence de vrais leaders qui ont faim du pouvoir et des ambitions pour le drapeau bleu étoilé de l'UE.
The Economist lance Lagarde. Une belle technocrate qui n'a jamais été élue. Une étape sans doute vers une gouvernance plus démocratique. Avant que ne s'affrontent de véritables RaGa ou NaMo européens: Sarkozy, Blair, Cameron, Merkel, Rajoy, Hollande, Netta. NiSa contre ToBla ou MeRa contre FraHo, ça vous dit?
Commentaires
En Suisse, il y a Chriblo contre Dibu. C'est pas mal aussi et sans doute tout aussi con.