En prélude au 200e anniversaire du rattachement, en 1819, de l'évêché de Genève à celui de Lausanne et Fribourg, le vicaire Pascal Desthieux a brossé, à Notre Dame de Genève, en guise de 4e conférence de Carême et à grandes enjambées, l'histoire de l'évêché qui a uni, durant plus de mille ans, les chrétiens de Genève et ceux de Savoie. Ses évêques ont ensuite trouvé refuge à Annecy jusqu’en 1801, chassés par la Réforme - "adoptée par Genève pour éteindre la dette due à leurs Excellences de Berne venue soutenir la ville contre l'impérialisme savoyard". Durant les 200 dernières années dans le giron suisse, les catholiques genevois, majoritaire dans le canton depuis 1860, ont assisté à quatre tentatives de reconstitution d'un évêché de plein droit. En vain.
Faut-il rétablir un évêché à Genève? L'abbé Desthieux n'a répondu à la question qu'au terme d'un récit d'une heure, assez morne et qui a prudemment écarté les questions qui fâchent, les manquements de l'église de Rome, la nature propre d'un évêque, l’œcuménisme ou les peurs irrationnelles qu'alimentent aujourd'hui l'hypothétique irruption d'un califat islamiste en Europe ou le réchauffement climatique. Pas un mot sur la laïcité. Pas davantage sur l'athéisme pragmatique ou l'agnosticisme qui dominent désormais notre société libérale avancée, policée, multiculturelle et émiettée.
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