Pauvres politiques. Plus encore en ces temps de pandémie où la mort rôde, qu'en temps ordinaire - mais le temps n'est pas ordinaire, puisque le réchauffement climatique nous promet une mort infernale - on réclame des surhommes (pardon des surhumains) : dictateurs éclairés mais néanmoins démocrates et à l'écoute, pères de la nations, solides et généreux, mères de la patrie, pragmatiques et consolatrices? Sommes-nous donc tous des enfants, des oisillons, des victimes?
Je lis dans le Temps du 31 janvier le compte rendu du face-à-face Fischer-Maudet. Pour l'avoir pratiqué, je sais combien l'exercice est périlleux et frustrant. D'autant qu'il ne s'agit pas d'élire un dictateur le 7 mars, mais un membre d'un gouvernement, qui est lui-même soumis au contrôle d'un parlement de milice, à l'arsenal touffu des lois en vigueur et à des administrations en place mais pas toujours aux ordres (et non soumises à réélection) pour faire avancer la galère genevoise dans une bonne direction.