Calvin a 500 ans et l'Université 450 ans. On en déduit en bonne arithmétique que le réformateur avait 50 ans quand il a créé l'Académie. Cinq siècles plus tard, Calvin est figé dans la pierre du Mur des réformateurs, face à l'Université devenue laïque et internationaliste - l'université de la cité de Calvin est une des plus multiculturelles du monde. Les fidèles de Calvin ont encore pignon sur rue, mais pour combien de temps? Les Constituants ont dédaigné leur cathédrale, mais pas l'Université, qui y tiendra son Dies Academicus le 5 juin.
En guest star - je vous le donne en mille - Desmond Tutu, prix Nobel 1984, mais aussi archevêque anglican. Un comble que les protestants du cru ont me suis-je laissé dire un peu de peine à avaler. Un pas de plus à droite et c'est Benoît XVI en personne que le recteur aurait pu saluer.
Pour faire bon poids, le Dies Academicus accueillera aussi un laïc pur sucre: Pascal Lamy, grand prêtre du capitalisme triomphant et secrétaire général en son temple principal, sis également, comme chacun sait, en terre genevoise, sur la rive gauche.
A part ça, l'Eglise protestante qui attend toujours les quelques menues monnaies qu'elle a demandées aux Seigneurs du canton n'est pas du tout jalouse de 6,5 millions de francs que l'Alma Mater va dépenser pour son anniversaire.
Ce mercredi soir, à l'Institut national genevois, ils étaient plutôt côte à côte que face-à-face. Le Genevois