Si Genève avait du culot et le regard tourné vers l'avenir, elle aurait eu deux options à propos du MAH: démolir ce bâtiment pompeux ou le rénover ad minima. Le projet Nouvel avait une audace, celle d'installer un lieu de rencontre aérien et transparent par dessus les toits et de la ville, de quoi offrir aux visiteurs une vue splendide. Las, c'était sans compter la pusillaminité de nos élus et des experts dont ils s'entourent. Le toit de verrre a été rabaissé au niveau des tuiles. Quelle tuile!
La Ville - mais qui donc en fait? - a choisi le remplissage et une majorité de son Conseil municipal vient de voter le crédit de l'ouvrage.
280'000 Genevois sont frustrés. Ils n'ont pas été invité au débat. Et ils ne pourront pas s'exprimer sur le référendum annoncé. Et je ne compte pas les Genevois qu'une politique du logement déraisonnable a forcé à trouver un toit hors du canton. Et pourquoi les visiteurs n'auraient ils pas le droit de participer au choix du MAH 2.0? Par ce qu'ils ne paient pas? Et bien, introduisons un péage! Le nouveau musée Confluence à Lyon facture son accès 9 euros, soit près de 20 francs suisses en parité de pouvoir d'achat.
En un mot comme en dix, il n'est pas normal qu'un ouvrage de la portée du MAH ne dépende que de l'humeur des citoyens de la Ville.