Les Genevois - la majorité encore à la Mairie de la Ville en particulier et ses soutiens, mais pas qu'eux - adorent donner des leçons de droit-de-l'hommisme au monde entier. Après les déprédations de samedi dernier, les voilà cois. Enfin pas vraiment. C'est la faute à la police, entend-on dire, à gauche comme à droite, qui n'aurait pas arrêté les fauteurs de troubles, comme on trie l'ivraie du bon grain, et laissé les braves manifestants de la Culture poursuivre leur dénonciation des "forces réactionnaires qui comptent leurs sous". ça ne manque pas de piquant venant de milieux qui ne cessent de critiquer les budgets de la sécurité et tiennent les policiers pour de dangereux empêcheurs de manifester. C'est une des expressions du bon sens genevois.
La manifestation de samedi aurait-elle eu lieu si le Grand Conseil avait amendé et voté le budget 2016 du Canton? Et si, en Ville de Genève, la droite n'avait pas profité du budget pour manifester soudain un sens de l'économie qu'elle ne montre guère lorsqu'il s'agit de voter les lois? Il faut en effet rappeler que le budget n'est que l'expression financière des lois votées par les parlements. Si donc le budget déplaît au parlement, c'est à lui-même qu'il doit s'en prendre et non se défausser, comme l'a fait la majorité d'occasion Gauche-MCG. L’imbroglio est sans doute une autre manifestation du bon sens genevois.