Genève et le bon sens... (22/12/2015)

grand theatre.jpgLes Genevois - la majorité encore à la Mairie de la Ville en particulier et ses soutiens, mais pas qu'eux - adorent donner des leçons de droit-de-l'hommisme au monde entier. Après les déprédations de samedi dernier, les voilà cois. Enfin pas vraiment. C'est la faute à la police, entend-on dire, à gauche comme à droite, qui n'aurait pas arrêté les fauteurs de troubles, comme on trie l'ivraie du bon grain, et laissé les braves manifestants de la Culture poursuivre leur dénonciation des "forces réactionnaires qui comptent leurs sous". ça ne manque pas de piquant venant de milieux qui ne cessent de critiquer les budgets de la sécurité et tiennent les policiers pour de dangereux empêcheurs de manifester. C'est une des expressions du bon sens genevois.

La manifestation de samedi aurait-elle eu lieu si le Grand Conseil avait amendé et voté le budget 2016 du Canton? Et si, en Ville de Genève, la droite n'avait pas profité du budget pour manifester soudain un sens de l'économie qu'elle ne montre guère lorsqu'il s'agit de voter les lois? Il faut en effet rappeler que le budget n'est que l'expression financière des lois votées par les parlements. Si donc le budget déplaît au parlement, c'est à lui-même qu'il doit s'en prendre et non se défausser, comme l'a fait la majorité d'occasion Gauche-MCG. L’imbroglio est sans doute une autre manifestation du bon sens genevois.

Autre démonstration de bon sens, le refus de financer des parkings d'échange en partenariat avec la France voisine. Cet aveuglement à se croire tout puissant et seul maître de la destinée de son territoire n'est certes pas proprement genevois, mais quand un canton ne mesure que 282 km2, soit trois fois la superficie de la ville de Zurich (à quand un canton à trois communes?), un peu de modestie serait de mise.

Genève doit sa position parmi les cités qui comptent à la présence sur son territoire depuis à peine un siècle des organisations internationales, suivies plus tard des entreprises internationales. Sans elles, la ville ne serait guère plus connue qu’Augsbourg (dont la superficie est supérieure à la moitié de celle du canton de Genève pour moins de 300'000 habitants), où est née une autre grande réforme. La présence des internationaux exige à l'évidence quelques investissement notamment dans le domaine culturel. Le Grand Théâtre fait partie de cette offre. La culture alternative semble parfois en douter, La droite aussi. Le bon sens?

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