Comment un parti, qui détient deux sièges au Gouvernement, qui se dit au centre et se doit donc d'être - et a toujours été - un des piliers du gouvernement, peut-il ne pas voter le budget? L'abstention du PDC, hier soir, lors du dernier vote est suicidaire.
Le MCG est le grand vainqueur de cette comédie, où l'on s'est écharpé plus de 20 heures durant pour une ou deux dizaines de millions, alors que les dépenses de l'Etat de Genève dépassent 7,6 milliards de francs faisant du canton et de ses communes la collectivité publique la plus dépensière de Suisse par habitant.
J'entends déjà les forts en gueule de ce parti, qui n'en manque pas, clamer haut et fort ces prochains mois - on entre en campagne électorale - que le MCG, lui, a assumé ses responsabilités gouvernementales en votant le budget, et dénoncer l'indécision du PDC, dont deux de ses membres dirigent deux des ministères les plus importants du canton, dont le ministère des finances, mais dont les députés se réfugient dans l'abstention.
Et la gauche me dira-t-on. En refusant le budget, n'affaiblit elle pas ses deux ministres? Et bien non. Car la gauche, elle aussi composite, est très minoritaire au gouvernement, comme au Grand Conseil. Anne Emery Torracinta, la seule qui pèse en raison du nombre de fonctionnaires du Département de l'instruction publique, a très vite pris le parti de ses troupes en dénonçant la coupe proposée par le MCG qui, dans une premiere étage de la saga budgétaire, ciblait uniquement le DIP.