Bardonnex, Plan-les-Ouates: mes deux communes chéries (15/12/2014)

Bardonnex, j'y habite. Plan-les-Ouates aussi. Impossible? Impossible, seulement pour ceux qui ont accepté la séparation de ces deux communes. Pour ma part je ne l'accepte pas. Je rêve qu'un jour les gens d'ici liront la Constitution genevoise et se convaincront que l'union des communes est l'avenir du canton, lequel a besoin d'institutions publiques fortes, professionnelles, taillées à la dimension du XXIe siècle, celui du monde qu'on traverse en 24 heures et même instantanément sur les réseaux, alors qu'en 24 heures, on ne parcourait guère plus de 100 à 150 km en 1851, quand le divorce survint.

Ce qui m'attriste ce lundi c'est de constater, à la lecture de la Tribune, que mes deux communes chéries se fourvoyent dans des investissements insensés. Bardonnex va décider ce mardi de dépenser 2,3 millions pour rénover une grange de la ferme de Compesières en ruines depuis des années et plus 9,8 millions dans la construction d'un bâtiment artisanal. Plan-les-Ouates, qui roule sur l'or et ne sait manifestement plus quoi faire de ses millions, va en mettre un, peut-être deux, au rachat et à la rénovation de la distillerie de Saconnex d'Arve

L'Etat a depuis plus d'un siècle régulé la consommation d'alcool. Il en taxe la production pour en renchérir la consommation. Il dépense dans des campagnes de prévention. Et voilà qu'une municipalité rachète une distillerie. Et veut nous faire croire qu'il s'agit d'un monument historique, alors qu'il ne s'agit que d'un hangar en tôles.

Bardonnex n'est pas mieux inspirée. Le site de Compesières et son château ont trop de valeur pour s'engager dans la restauration coûteuse d'une petite partie d'un bâtiment alors qu'on ne sait pas ce que va devenir le site.

A la veille du vote du municipal annoncé pour ce mardi, il est cependant bien difficile aux communiers de se faire une juste idée du projet. Le site internet de la commune de Bardonnex est mort depuis des mois. La dernière mention d'une séance du conseil municipal date de juin. Le dernier procès-verbal disponible remonte au printemps 2013. Aucune des décisions soumises au conseil ce 16 décembre ne figure sur www.bardonnex.ch. Et moins encore leurs exposés des motifs.

Quant à l'investissement dans un bâtiment artisanal, je le dis tout net: ça n'est absolument pas la priorité d'une commune, surtout pas d'une commune qui, depuis 20 ans, ne parvient pas à construire une nouvelle école. Au mieux, si quelques raisons plaidaient pour un tel bâtiment dans un lieu promis à des bouleversements urbanistiques programmés par le projet du Grand Genève, la bonne gouvernance exigerait qu'on créât une fondation et qu'on s'assurât de la rentabilité de l'entreprise.

L’expérience montre qu'en ce domaine, la puissance publique est rarement aussi efficace que le secteur privé. Mettons le terrain en droit de superficie et confions à une coopérative d'entrepreneurs la réalisation de cette halle. N'engageons pas un franc public dans cette aventure aléatoire.

J'ose espérer qu'il y aura quelques conseillers libéraux pour s'opposer à se projet sans intérêt ni urgence pour Bardonnex.

Mais là encore, comme pour le crédit précédent, aucun document n'à été publié nonobstant le pilier public.  

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