Bardonnex, j'y habite. Plan-les-Ouates aussi. Impossible? Impossible, seulement pour ceux qui ont accepté la séparation de ces deux communes. Pour ma part je ne l'accepte pas. Je rêve qu'un jour les gens d'ici liront la Constitution genevoise et se convaincront que l'union des communes est l'avenir du canton, lequel a besoin d'institutions publiques fortes, professionnelles, taillées à la dimension du XXIe siècle, celui du monde qu'on traverse en 24 heures et même instantanément sur les réseaux, alors qu'en 24 heures, on ne parcourait guère plus de 100 à 150 km en 1851, quand le divorce survint.
Ce qui m'attriste ce lundi c'est de constater, à la lecture de la Tribune, que mes deux communes chéries se fourvoyent dans des investissements insensés. Bardonnex va décider ce mardi de dépenser 2,3 millions pour rénover une grange de la ferme de Compesières en ruines depuis des années et plus 9,8 millions dans la construction d'un bâtiment artisanal. Plan-les-Ouates, qui roule sur l'or et ne sait manifestement plus quoi faire de ses millions, va en mettre un, peut-être deux, au rachat et à la rénovation de la distillerie de Saconnex d'Arve.
L'Etat a depuis plus d'un siècle régulé la consommation d'alcool. Il en taxe la production pour en renchérir la consommation. Il dépense dans des campagnes de prévention. Et voilà qu'une municipalité rachète une distillerie. Et veut nous faire croire qu'il s'agit d'un monument historique, alors qu'il ne s'agit que d'un hangar en tôles.
Bardonnex n'est pas mieux inspirée. Le site de Compesières et son château ont trop de valeur pour s'engager dans la restauration coûteuse d'une petite partie d'un bâtiment alors qu'on ne sait pas ce que va devenir le site.
A la veille du vote du municipal annoncé pour ce mardi, il est cependant bien difficile aux communiers de se faire une juste idée du projet. Le site internet de la commune de Bardonnex est mort depuis des mois. La dernière mention d'une séance du conseil municipal date de juin. Le dernier procès-verbal disponible remonte au printemps 2013. Aucune des décisions soumises au conseil ce 16 décembre ne figure sur www.bardonnex.ch. Et moins encore leurs exposés des motifs.
Quant à l'investissement dans un bâtiment artisanal, je le dis tout net: ça n'est absolument pas la priorité d'une commune, surtout pas d'une commune qui, depuis 20 ans, ne parvient pas à construire une nouvelle école. Au mieux, si quelques raisons plaidaient pour un tel bâtiment dans un lieu promis à des bouleversements urbanistiques programmés par le projet du Grand Genève, la bonne gouvernance exigerait qu'on créât une fondation et qu'on s'assurât de la rentabilité de l'entreprise.
L’expérience montre qu'en ce domaine, la puissance publique est rarement aussi efficace que le secteur privé. Mettons le terrain en droit de superficie et confions à une coopérative d'entrepreneurs la réalisation de cette halle. N'engageons pas un franc public dans cette aventure aléatoire.
J'ose espérer qu'il y aura quelques conseillers libéraux pour s'opposer à se projet sans intérêt ni urgence pour Bardonnex.
Mais là encore, comme pour le crédit précédent, aucun document n'à été publié nonobstant le pilier public.
Commentaires
Que dire ?
Plus de 160 ans de retard ? ou 20 ans d'avance ?
Une chose est certaine, 1851 marque la naissance d'une commune et non un divorce.
A force de voir les choses négativement, on arrive à réfuter l'autodétermination de sa propre commune.
Pourtant, le Conseil municipal a voté par trois fois à l'unanimité... Tous des nuls et des incapables ?
Serait-il trop demandé de faire une fois, juste une fois, son examen de conscience ?
Tant pis, l'univers est assez grand pour accueillir tous les avis.
Un citoyen parachuté !
Amitiés.
Alain W.
Que dire ?
Plus de 160 ans de retard ? ou 20 ans d'avance ?
Une chose est certaine, 1851 marque la naissance d'une commune et non un divorce.
A force de voir les choses négativement, on arrive à réfuter l'autodétermination de sa propre commune.
Pourtant, le Conseil municipal a voté par trois fois à l'unanimité... Tous des nuls et des incapables ?
Serait-il trop demandé de faire une fois, juste une fois, son examen de conscience ?
Tant pis, l'univers est assez grand pour accueillir tous les avis.
Un citoyen parachuté !
Alain W.
Bravo Alain pour cette cinglante réponse.
Audiard a écrit :
"Quand on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner."
Ben moi je'en connais ils sont tellement cons qu'ils seraient capable de tourner en orbite dans le sens inverse des autres !
Joyeux Noël et très bonne fêtes
Cher Alain, cher Olivier, merci d'avoir pris la peine de publier un commentaire. Mon billet vous a peut-être surpris. Il semble vous avoir blessés. J'en suis désolé. N'aurait-on plus la liberté de donner son avis, de discuter la politique de nos élus? Sans doute aurais-je dû exprimer mon point de vue plus tôt. Le vote est acquis. L'unanimité est plus inquiétante. Est-ce la proximité des élections qui soudain a décidé le Conseil de lancer un grand chantier aux confins de la commune? Je termine sur une note positive et profite de cet échange pour vous féliciter à propos du choix de la couleur de la vieille école de Compesières. J'aime beaucoup cette terre de Sienne. Bien à vous et bonnes fêtes à tous. JFM
Cher Jean-François,
En effet, que dire! Je n'ai pas la prétention d'habiter depuis longtemps la commune, 10 ans c'est modeste par rapport à ceux qui y ont vu le jour. Par contre, je me suis engagé politiquement très vite après mon arrivé et cela fait plus de sept ans que je siège au Conseil Municipal. J'assume entièrement les choix de l'unanimité et je ne vois pas en quoi celle-ci est inquiétante! Je trouve assez navrant de considérer que ces choix ont une odeur ou un substrat électoraliste. Faut-il encore rappeler à tous ceux qui ont siégé au Conseil et à l'Exécutif il y a bien longtemps, le long chemin, pas du tout tranquille, que doit affronter tout projet, que dis-je, toute tentative de projet de développement, quel qu'il soit, en matière d'aménagement du territoire communal. En l’occurrence, le projet du bâtiment artisanal a fait l'objet d'un vrai débat de fond et l'unanimité s'est forgée autour d'une vision d'investissement de père de famille et non pas d'une approche irresponsable de gaspillage d'argent public ou d'autre folie de grandeur. C'est plutôt facile de jeter l'anathème sur un extrait tendancieux du projet et qui plus est, se retrouve hors de son contexte global. Cela aurait été plus élégant d'analyser le rendement à court, moyen et long terme, l'apport fiscal et la volonté d'offrir aux entreprises déjà présente sur le territoire de la commune de nouveaux espaces plus adaptés et qu'elles réclament depuis longtemps, faute de quoi on risque de les voir partir ailleurs. Et ceci en gardant la maîtrise du propriétaire qui sait gérer correctement son bien...
Quant à la fusion Bardonnex - Plan-les-Ouates, je me demande qui dans notre commune, si prudente dans ses choix de développement, verrait un avantage quelconque à se faire engloutir par plus gros qu'elle et de surcroît, avec une frénésie malsaine de développement. Par ailleurs, tu t'inquiètes dans ton message, et certainement à juste titre, du choix fait par nos voisins de "sauver" la distillerie de Saconnex d'Arve, ce qui est inacceptable quand il s'agit d'argent public...
En effet, le site Internet de Bardonnex n'est pas à jour! Un peu d'indulgence tout de même: il est préférable de se renseigner sur le fond et à la source pour connaitre les vrais raisons de cette situation, pas seulement faire des constat nécrologiques! Pour rappel, les séances du Conseil Municipal sont ouvertes au public: ne serait-il pas plus juste et objectif d'y assister sur les bancs réservés justement au public afin de suivre l'évolution de divers projets? Cela permettrait de saisir les faits et dires, sans intermédiaire!
En ce qui concerne la problématique du site de Compesières, je préfère reporter le débat à un autre moment...
Ceci étant dit, je saisis cette occasion pour te souhaiter à toi et à tes proches un Joyeux Noël, plein de lumière et d'espoir et une Bonne Année, faite de réussites et de belles aventures! A ta santé! Alexandre Krasnosselski
C'est semble-t-il un débat d'initiés. Ou du moins il se confine entre gens du même coin. Je suis de Vernier et j'ai mon lot de déconvenues.
Il m'est parfaitement impossible de suivre Alexandre dans son plaidoyer. Que deux communes aussi proches ne soient pas capables de fusionner est pour moi un signe catastrophique. Que le site d'une commune soit toujours en ligne et pas mis à jour est juste inconcevable. Qu'on dépense de grosses sommes pour sauver un hangar de tôles est le coup d'assommoir. Mais bon, je ne vis pas dans vos communes et je vais vous laisser dans vos guéguerres de clocher. Il y a déjà trop à faire dans la deuxième ville du canton. Et je ne parle évidemment pas de la première qui nous ruine dans des combats abscons avec son grand frère, le canton.
C'est la première fois que je vois Monsieur Mabut réagir sur un de ses billets. Je suis jaloux. Faut croire que lorsqu'on touche à sa terre, à sa souche, ses fondements, la réaction est épidermique. Il doit connaitre ces conseillers municipaux et soupirer.
Mais qu'attendez-vous Monsieur Mabut? Entrez dans l'arène. Vous serez élu au premier tour.
Cher Monsieur Jenni,
Vous me semblez fort bien informé et vos arguments sont excellemment bien présentés.
Pour ma part, je n'oserai pas écrire sur la ville de Vernier.
A votre place, j'interviendrais pour élever le débat et non encombrer ce blog.
Merci.