Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Et maintenant, fêtons la paix de Saint-Julien!

Imprimer

walker histoire de geneve.jpgVous l'avez remarqué, comme bon nombre de chroniqueurs, les blogueurs ont leurs dadas. D'une manière ou d'une autre ils ressassent leurs thèmes favoris. Je n'y échappe pas. Mes dadas sont notamment:

1) la fusion de Servette FC avec le club haut-savoyard de Gaillard, devenu ETG (pour Evian Thonon Gaillard) mais portant les couleurs de l'eau la plus connue au monde, ce qui permettrait à Genève-Evian de jouer dans le championnat de France et sans doute de mobiliser des sponsors pour briller dans cette compétition d'un autre niveau que notre SuperLeague, de quoi glaner dans l'aventure quelques retombées collatérales et identitaires pour le Grand-Genève,

2) la création de quelque 70 communes citoyennes, présidées chacune par un maire-député à plein temps, qui serait animateur de la démocratie de proximité, l'ensemble des maigres pouvoirs qui demeurent aux communes actuelles étant administrés par le Conseil d'Etat, dont le président porterait le titre de maire de Genève, et un Grand Conseil formé des 70 maires (d'arrondissement) et de 70 autres députés élus au suffrage proportionnel sans quorum. Exeunt les bientôt mille conseillers municipaux dont les pouvoirs sont souvent dispendieux, quand ils ne vont pas à l'encontre de l'intérêt général du canton...

3) la commémoration de la paix de 1603...

On n'extirpera pas du coeur de ce qui reste de Genevois, dans cette République d'immigrés, le souvenir des 17 tués de l'opération manquée du duc de Savoie du 11 au 12 décembre 1602, dont 14 étaient nés ailleurs, donnant lieu, quatre siècles plus tard, à la commémoration un brin anachronique de l'Escalade. L'événement est trop pittoresque, flatte trop l'esprit d'indépendance de la cité pour en changer l’ordonnance. Et puis, la marmite en chocolat est, à elle seule, une trouvaille qui vaut bien le jet d'eau.

Passé ce moment de nationalisme et de fierté protestante - car l'enjeu religieux était à l'époque au moins aussi importante que la conservation des libertés communales - il conviendrait de fêter aussi ce qui a suivi, soit, six mois plus tard exactement, la paix de Saint-Julien. Cet événement devrait être enseigné dans les écoles autant que la guerre qui l'a précédée. Et quand j'écris guerre, je devrais mettre un s, car ce sont bien les Genevois, renforcés de 12'000 soldats suisses, qui ont commencé les hostilités en 1589.

Corinne Walker, qui vient de signer le tome 2 de l'Histoire de Genève (de la Cité de Calvin à la ville française), le rappelle à propos.

On n'oubliera pas que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Un peu de modestie de la part de ceux qui aujourd'hui se parent des honneurs de cette résistance citadine servirait peut-être à fonder la concorde qui doit présider à ce que Genève devient, enfin, une capitale régionale, une métropole européenne. A s'ouvrir sur son pays, la ville ne perdra rien de son âme.

Les commentaires sont fermés.