J'étais comme des milliers de Genevois et passablement d'internationaux - à entendre les conversations autour de moi - dans les Rues Basses hier soir. J'y ai patiemment attendu le cortège de l'Escalade. Super temps, mais morne ambiance. Pas un troquet pour boire un jus. Vous me direz, ce n'est pas nouveau, les Rues Basses ressemblent furieusement à la vallée de la soif.
C'est d'autant plus surprenant, quand des gens s'assemblent un dimanche soir pour communier à un événement fondateur, loin de tout intérêt commercial, les magasins de cette belle ville étant clos comme tous les dimanches que Dieu fait.
Au Molard, l'air empeste. Les quelques torchères balladées au bout d'une perche n'éclatent pas dans la nuit, la fée électrique a eu raison du feu ancestral. En revanche, elles dégagent une fumée âcre, chargée de suie qui bientôt obscurcit la place. Je m'échappe du côté de la Fusterie, où l'on a à nouveau affublé le temple d'une jupette scintillante, assez hideuse.
"Non mon chéri je ne peux pas te porter, maman est trop petite, reste sur les épaules de papa." Maman est au troisième rang. Elle ne verra rien du cortège. A aucun endroit on a dressé des estrades