Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Plantu à Médialogue

Imprimer

4E87C79E-2FA7-45E5-AE1E-294B3441F024.jpeg«Je suis un dessinateur qui se prend pour un journaliste dans un monde médiatisé qui devient de plus en plus une caricature.»

LE Plantu du journal LEMonde est sur Médialogue. Un petit bonheur mais aussi quelques questions, notamment celle-ci: le fou du roi peut-il devenir roi?

 

 

Plantu parle aussi bien qu’il caricature, tout en finesse et en clin d’œil. Un journaliste bien sous tous rapports. Un homme irremplaçable à la une du Monde, «un des plus prestigieux journal du monde » dit Antoine Roux qui oublie d’ajouter francophone. Quel média peut-il se targuer d’être un journal mondial? Même pas Facebook et ses bientôt 3 milliards d’amis qui s’ignorent et vivent dans leurs bulles linguistiques, régionales, ethniques, économiques, sociales, religieuses, culturelles.

34E3C51B-02D8-4765-A90C-7F6CF68CB226.jpegIrremplaçable et donc remplacé par les caricaturistes de l’association Cartooning for Peace, créée par Plantu à la demande de Kofin Annan, dont l’emblème est la Colombe de Plantu, inspirée de Picasso, qui figure sur son premier dessin publié en 1972 à propos de la guerre du Vietnam et son dernier en date, le décès du Prince Philip.

Le fou du roi peut-il devenir le roi? C’est déjà arrivé: qu’un journaliste, qu’un artiste, qu’un clown, qu’un peintre devienne ou veuille devenir président...

Cette réflexion m’est venue en écoutant le dessinateur ce matin, du haut de sa renommée sans mouches, dénoncer le déballonement des rédactions qui se censurent, de peur d’ouvrier la boîte de Pandore. Tel le New York Times qui renonce aux caricatures et licencient ses caricaturistes. Telle ces rédactions aveugles sur des faits ou des propos antisémites... C’est en effet préoccupant.

Cependant, dans ce cas - mais n’est-ce pas toujours le cas? -, c’est la dose qui fait le poison. Une caricature qui prend la place du titre de la une fait prendre un grand risque de paradoxalement voiler l’information, la déformer, la violer.

Ainsi le choix du journal Le Temps de consacrer sa une et plusieurs pages à ce qui est devenu l’affaire Rochebin - qu’un rapport d’experts externes blanchit aujourd’hui - a pu légitimement choqué et pire a pu atteindre le crédit de ce journal, volontiers donneur de leçons. En consacrant autant de place à des plaintes qu’ils convenaient sans doute de rendre publiques (quoique aucune n’a donné lieu à des plaintes pénales), le journal a manqué de mesure. Dans l’affaire Maudet, en multipliant les unes accusatrices, la Tribune a sans doute commis la même erreur, construisant à son corps défendant l‘image de victime que le conseiller déchu a exploité - et n’a peut-être pas fini d’exploiter - pour tenter un retour en grâce. 

La caricature doit rester à sa place. Plantu ne dit pas autres chose en critiquant le penchant ou la tentation des médias aujourd’hui de caricaturer le monde. «Je suis un dessinateur qui se prend pour un journaliste dans un monde médiatisé qui devient de plus en plus une caricature.»

 

A écouter aussi la seconde partie de Medialogue à propos de Pen Ameria qui réclame des réseaux sociaux dominants qu’ils installent des freins aux harcèlements. 

A lire aussi sur l’épilogue (provisoire?) de l’affaire Rochebin le blog de Marc Schindler «En toute mauvaise foi», l’éditorial de Madeleine von Holzen «Braises incandescentes à la RTS»..

Les commentaires sont fermés.