Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Transhumanisme

Imprimer

0FEEE338-8268-4476-91AF-2145EF70DFD4.jpegLe transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine notamment par l'augmentation des capacités physiqueset mentales des êtres humains. Ce résumé d’une des modes actuelles est trop court dit sa notice sur Wikipedia. La notice est cependant développée et fondée sur de nombreuses sources. 

L’idée de transhumanisme est-elle bien différente de la vie éternelle que les chrétiens confessent dans leur Credo? L’idée m’en a traversé l’esprit en écoutant d’une oreille le prêche du curé de Carouge, le dominicain Gilbert Perritaz, qui est sur le départ vers de nouvelles aventures. Sans que l’on sache qui le remplacera et même s’il sera remplacé. Peut-être que Charles Morerod qui confirmera quelques jeunes de l’Unité pastorale Salève en dira plus dimanche prochain à Troinex. 

Je ne suis pas théologien ni philosophe mais comme tout un chacun je m’intéresse aux questions sur les origines et les fins du monde - ou des mondes puisqu’il y aurait des milliards de planète terre dans le cosmos depuis sa naissance connue il y a quelque 13,5 milliards de nos années solaires - et du genre humain et donc de la vie et de la mort. 

Les transhumanistes croient donc possible par la science la victoire sur la mort. Étrange croyance qui renvoie à celles de ces corps ressuscités en chair et en os comme dit l’évangile de ce dimanche, promis à la vie éternelle dans un monde ou des mondes et des conditions qui restent inconnus. 

On n’imagine pas le transhumanisme se réaliser sans multiplier ici-bas la concurrence sur les ressources déjà rares et l’environnement déjà très sollicité, sans parler du réchauffement climatique. Les transhumanistes sont mets sur ce point. Sont-ils des adeptes de la frugalité heureuse et du confinement local. Qui au fond n’est pas très différente de la vie des moines de tout temps?

Une autre différence sépare les croyants au transhumanisme des croyants à la résurrection des morts. La mort justement qui renvoie au grain qui s’il ne meurt pas ne donne pas de fruit. En fait, n’est-ce pas chaque jour que nous devons accepter que nos désirs et nos envies meurent?


Ajout lundi 19 avril: pour remercier les internautes qui m'ont adressé un commentaire et pour ajouter cette étude sur le transhumanisme rédigée en 2018 par Maxime Crettex, lauréat 2019 du prix du Collège de théologie protestante de Genève et Lausanne, un  travail de maturité remarquable (et même incroyable), 25 pages serrées, bourrées de références, embrassant les Grecs, les chrétiens jusqu'aux GAFA et à l'homme bionique. Maxime Crettex que j'ai découvert à cette occasion, est actuellement étudiant en droit. Il a fait parler de lui en 2020 dans le cadre du WEF où il devait cotoyer Greta Thurnberg. La Liberté a évoqué son expérience comme

Commentaires

  • Le transhumanisme est certainement une forme de parodie de la résurrection des morts, transposée dans l'espace physique. En général, M. Mabut, les transhumanistes croient qu'on pourra peupler d'autres planètes, surtout si on est entièrement mécanisé cela sera possible. C'est lié aux programmes de la NASA : regardez bien les cosmonautes, ils sont déjà entourés complètement de machines, et leur âme leur est asservie. Avec leurs combinaisons ils ont déjà l'air de robots. La résurrection chrétienne des morts a donné quelques pistes, a livré quelques images de la Jérusalem céleste, dans les textes canoniques. La littérature pour ainsi dire apocryphe a parfois décrit plus en détails la chose. La science-fiction aussi, mais alors dans le sens transhumaniste en général. J'espère que vous allez bien, dans votre aimable retraite.

  • Comme le suggère le terme de transhumanisme, il s'agit soit d'une nouvelle étape de l'humanité qui se définirait notamment par un type de vie éternelle.
    Il me semble raisonnable de considérer que cela équivaudrait en réalité produire un forme du vivant qui est en dehors ou au-delà des êtes vivants tels qu'ils existent actuellement et qui sont le résultat de l'évolution darwinienne (mise en route selon les croyants qui ne la réfutent pas, par une force divine) dont nous sommes un produit.
    Si c'est le cas, des hypothèses amusantes peuvent être faites. Les êtres humains actuels continuent leur parcours, sous l'oeil de dieu ou des dieux qui leur accordent (ou non) la vie éternelle après leur mort, alors que les transhumains continueront leur trajet de vie éternelle, sans cette aide, à moins que dieu ou les dieux choisissent de les anéantir en leur appliquant les punitions prévues pour les êtres humains qui veulent s'élever trop haut.
    Mais il faut peut-être rappeler que l'avenir n'a jamais correspondu à ce que les futurologues en ont prédit.

  • Avec l'humain augmenté, c'est presque de nouvelles races qui sont créées en fonction de la richesse.
    Le pauvre, n'aura pas les moyens de s'acheter des implants ou technologies, et le riche pourra se mettre des implants pour booster son cerveau ou sa force, sa longévité.

    Au-delà de l'aspect philosophique, le transhumanisme est une bombe à la puissance jamais égalé pour détruire une société.
    Avec l'humain augmenté, la richesse permet de surclasser l'humain normal avec des implants, ce qui implique notamment, des jobs qui leurs sont réservés. Quant à la longévité, il faut d'abord pouvoir stopper la dégénérescence du cerveau, mais si c'est possible, alors l'inégalité deviendra inacceptable.

    Admettons une sociétés solidaire où tout le monde à accès à ces technologies et la population mondiale est régulée.
    La question philosophique est : Est-ce qu'on a les capacités psychiques pour vivre l'éternité. Déjà qu'actuellement, les burnouts et dépressions grimpent fortement dès 40 ans.

    Il y a aussi l'aspect "éthique".
    Actuellement, la science éthique nous guérit, nous "répare", mais est-ce éthique d'aller au-delà lorsqu'il n'y a pas de danger de mort : Chirurgie esthétique, accès à la conception d'enfants pour un couple homosexuel, et ce qui est réellement préoccupant, l'humain augmenté.
    Doit-on mettre la liberté individuelle pardessus tout le reste ?

    En résumé, le transhumanisme nous interpelle sur les relations du binôme "éthique vs liberté individuelle" avec la définition de ce qui est éthique au-delà de "guérir et réparer".

  • Les transhumanistes auraient avantage a lire Socrate. Vous savez, celui qui disait: "Connais-toi toi-meme". Ou simplement a écouter la chanson de Johhny: "Tout passe, tout lasse, tout casse". Combien de temps de vie avant que le transhumaniste le plus enragé en ait ras la patate des "choses de la vie", ces plaisirs qui nous paraissent d`autant plus désirables qu`ils sont éphémeres ? Ca fait penser a l`absurde concept d`un certain paradis dans lequel le croyant se réjouit d`une éternité d`orgies avec des houris aux gros seins...

  • Monsieur Mabut, vous écrivez :

    " En fait, n’est-ce pas chaque jour que nous devons accepter que nos désirs et nos envies meurent ? "

    Il s'agit là d'une question trop ancienne pour encore secouer la poussière qui la recouvre. Tant de sagesses du monde entier ont abondé dans le sens d'un stoïcisme apaisé.

    Le transhumanisme n'est que l'ultime avatar d'une folle espérance en une vie éternelle, cette fois appuyée sur les progrès souhaités de la science et non sur les capacités imaginatives d'antiques prophètes.

    De toute façon l'observation attentive des diverses dégradations à venir des ressources de la planète, épuisée par une surpopulation non maîtrisable, donne à ce baroud d'honneur la couleur des fins de civilisation, un peu comme l'arrivée du christianisme à la fin de l'empire romain. Changement d'ère, mais l'humanité reste.

    Que seront les populations de la Terre réduites à se battre pour l'eau, les terres fertiles et les matières premières d'ici quelques décennies ?

    Nous ne pouvons que l'imaginer. De la même manière que quelques milliardaires, angoissés par l'inutilité de leurs fortunes face à la mort, tentent de s'imaginer en conquérants de l'impossible et financent l'improbable pour apaiser leurs peurs.

    Merci pour votre attention.

  • Les commentaires rejettent a fond le transhumanisme, mais cela est aussi extreme que de prétendre vivre sans limite de temps. Comme souvent, la vérité risque d`etre entre les deux: la science permettant de rester jeune (physiologiquement) et en bonne santé pendant un ou deux siecles. Cela ne sera possible toutefois que si tout le monde peut y avoir acces, sinon les privilégiés devraient se cacher de la colere des foules, ce qui enlevera toute saveur a leur privilege. Ou alors devront-ils émigrer sur une autre planete (Mars ?) pour etre a l`abri. Si par contre tout le monde y a acces, il faudra se résoudre a ne plus se reproduire qu`au compte-gouttes et ce sera cela alors le privilege qui obligera les privilégiés a se cacher ou a émigrer sur une autre planete... ou d`ailleurs le probleme restera entier. Ergo, tout cela est bien plus concevable scientifiquement que socialement.

  • Seules parmi les sociétés comportant des nombres énormes de membres, celles des insectes comme les fourmis et les termites me semblent capables de survivre sans être victimes, comme les êtres humains actuels des maux qu'elles qu'elles engendrent elles-mêmes.
    Cela me semble dû au fait qu'elles ne jouissent (ou ne pâtissent) pas de toutes nos facultés intellectuelles supérieures.
    Grâce à cette limitation elles semblent pouvoir continuer à vivre pendant des millions d'années sans jamais que leur évolution ne les mette en danger de disparaître, peut-être même jusqu'à la mort de notre soleil.
    Poussé par la maladie mentale toute naturelle qui accompagne notre intelligence, même augmentée, dont un des symptômes (chacun en connaît un grand nombre d'autres qui rendent la paix et le bonheur éternel impossible) est le désir d'immortalité, nos descendants à caractéristiques humaines (pour autant que nous en ayons) risquent de devoir (et de pouvoir) s'embarquer pour des voyages spatiaux à la recherche d'autres horizons où pratiquer leur mélancolie et leur recherche du bonheur. Car ils se heurteront toujours et partout au fait que bonheur et malheur sont indissociables, qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour faire sens, comme la nuit et le jour.
    Ce qui adviendrait d'une société de "machines", entités entièrement issues de l'intelligence artificielle, nous sommes incapables de nous l'imaginer, sauf à les voir comme une immense colonie de fourmis ou de termites (je n'ai pas mentionné les bactéries) occupées à se reproduire tout en tirant leur énergie et leur substance des éléments chimiques dont la Terre aura toujours en abondance jusqu'à sa disparition. Mais sans pensée avancée, qui les ferait retomber dans les pièges qui nous auront engloutis.

Les commentaires sont fermés.