Que sont devenus les indignés, ce mouvement qui avait pris un des ouvrages de Stéphane Hessel comme le nouveau petit Livre rouge, brandi naguère par les jeunes de la Révolution culturelle d'une Chine, qui n'a gardé du maoïsme, alors à son chant du cygne, que la dictature du parti communiste? Les indignés ont-ils vieilli? Regardent-ils, l’œil humide, leurs cadets défiler pour le climat (facebook et là)?
Qui dirige ce nouveau mouvement? Des puritains, des experts en sobriété, des agitateurs de la peur? Déjà les professionnels de l'agit-prop sont en tête du cortège et manipulent la masse des gamins sans boussole que le réchauffement climatique effraie. Les Verts-libéraux qui ont défilé samedi, dénonce une main-mise des rouges sur les verts.
Trop verts et trop libéraux, ils regrettent... "la prise d’otage de la gauche et extrême gauche genevoise, dans lesquels les Verts genevois se sont complètement fondus, qui ont utilisé cette marche pour amalgamer lutte pour le climat et idées anticapitalistes, antiéconomiques et de l’internationale socialiste, s’attaquant à tout ce qui représentait cet “ennemi” à leurs yeux."
Normal me dis-je, mon neveu vient de fêter ses 20 ans. Actuellement en gris-vert dans les neige d'Airolo, il s'est réjoui de recevoir un autre de ces ouvrages, guide des égarés. Signé par Hervé Kempf, le petit livre "Pour sauver la planète, sortez du capitalisme" inspire les marcheurs de ce samedi. Extrait (p. 9):
(...) Le capitalisme cherche à détourner l'attention d'un public de plus en plus conscient du désastre imminent en lui faisant croire que la technologie*, instance en quelque sorte extérieure à la société des hommes, pourrait surmonter l'obstacle. L'issue - et la chance - seraient dans la "croissance verte". Il faudrait déconstruire, là encore, cette illusion qui ne vise qu'à perpétuer le système de domination en vigueur.
L'avenir n'est pas dans une relance fondée sur la technologie, mais dans un nouvel agencement des relations sociales. Les défis de l'heure exigent de sortir de la logique du profit maximal et individuel pour créer des économies visant au respect des êtres et de l'environnement naturel.
Le capitalisme s’apprête donc à clore sa courte existence... une forme transitoire, efficace mai violente, exubérante mais névrotique. (...) Ce qui fera pencher la balance, c'est la force et la vitesse avec laquelle nous saurons retrouver et imposer l'exigence de solidarité.
Les marcheurs pour le climat dénoncent ces 100 entreprises qui seraient selon une ONG responsable de 70% des émissions de gaz carbonique.
Le capitalisme et cent entreprises, la cible est simple, la solution est évidente. Que fait-on donc la police, l'Etat. Leur inaction est criminelle. Nous allons les traîner devant les tribunaux.
Reste, et c'est fichtrement plus difficile, à remplacer le capitalisme par un modèle plus vertueux...: le monachisme, les missions des Jésuites, les phalanstères des socialistes utopiques, les kibboutz des Israéliens en quête de terre promise, les kolkhozes des camarades de Lénine, les tickets de consommation des périodes de guerre, l'utopie d'une humanité soudainement plus altruiste... Dans tous les cas des solutions politiques qu'il faudra forger ensemble et démocratiquement et pas à coups d'incantations.
* ce que propose Drawdown de Paul Hawkwn, un ouvrage culte des partisans de la sortie techno de la crise et dont la version française est préfacée par le fondateur de mouvement Colibris...
PS: Suis tombé via un communiqué de la Chambre de l'économie sociale et solidaire sur Zoein et le denier clip réalisé avec la RTS. Je vais donc mesurer mon empreinte carbone avec leclimatentrenosmains.org.
Commentaires
C'est le mélange des genres qui limite la progression des Verts.
Si on prend la loi sur la laïcité, un de leur argument repose sur une confusion dû à l'idéologie.
Ils parlent d'une loi contre les musulmans (sic!). C'est comme si en interdisant les mouvements nazis, on étaient contre les allemands !
Le problème des Verts dans ce cas est leur errement face à un fascisme religieux. L'extrême gauche est connu pour haïr Israël et parfois cela se transforme en antisémitisme. Ce n'est pas le cas pour les Verts, mais la sympathie des rouge du parti peut expliquer cet aveuglement face à l'idéologie des frères musulmans.
Si les Verts libéraux se changent en Verts constructif, ils ont plus d'avenir.