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Promenons-nous dans les champs... Bardonnex, Urba-Plan & Cie

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On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. En ouvrant à la consultation des habitants de Bardonnex, du 1er juillet au 2 août, le Plan directeur des chemins pour piétons et le schéma directeur du réseau cyclable - un pavé de 80 pages, dont 40 au moins ne sont que des copier coller d'études similaires - le maire compte soit sur les loisirs de ses concitoyens pour collecter leurs avis, soit sur leur somnolence estivale pour passer l'affaire comme chat sur braise. Quelques remarques donc:

Combien coûte cette étude aux deniers publics à l'heure où l'on ne cesse de nous dire que l'argent manque (ce qui est faux mais bon)? 10'000 fr? Plus? L'information ne figure nulle part.

Quel est le cahier des charges qui a guidé les ingénieurs du bureau Urba-plan? D'où viennent les propositions qui figurent dans le rapport? De la mairie, du Conseil municipal ou du cerveau des experts?

Combien coûte la mise en œuvre de ces propositions? Existe-t-il des plans B? Urba-Plan est assez malain pour réserver le chiffrage a une deuxième étude, n'en doutons pas.

On regrettera aussi de graves lacunes dans l'exposé de l'existant. 

D'une part notre commune, comme chacun peut le constater est richement dotée en chemin de promenade et pistes ou bandes cyclables. Ce fait remarquable est mentionné dans le plan directeur de 2009 mais Urba-Plan ne le relève pas.

Nulle part il n'est fait mention que la piste cyclable principale qui relie le village le plus peuplé de la commune - La Croix-de-Rozon abrite plus de la moitié des habitants de Bardonnex -  à Compesières, où l'histoire a implanté l'école, est due à la lutte des parents d'élèves de Rozon, un collectif d'où est issue l'APEBAR. L'inauguration se fit en grande pompe avec le patron des travaux publics d'alors, Christian Grobet.

Nulle part, il n'est fait mention que le chemin du bas des vignes, entre Charrot et Bardonnex, comme l'ensemble des chemins dans cette partie de la commune, est la réalisation du Syndicat d'amélioration foncière agricole. Ce comité d'agriculteurs dirigé par deux Jules ne s'est pas encombré de considérations politiques pour les bétonner, alors que le chemin des Côtes-de-Landecy, oeuvre du Conseil municipal, fut et est toujours l'objet de débats controversés pour savoir s'il faut le durcir ou non.

Bref, une fois qu'on a éliminé les chemins existants et les passages tolérés sur le domaine foncier privé (comme le chemin sur le terrain de la PAT à Rozon) et les aménagements sur le domaine public cantonal, qu'il incombe donc au canton de planifier et de réaliser (une motion Thyon M1593 pour une double piste cyclable sur la route d'Annecy a été déposée en 2004), on ne retient de l'étude que cinq ou six propositions.

A qui la faute?

Au politiquement correct, cette maladie, qui associée au principe de précaution, veut que désormais on ne plante plus un clou sans une étude fouillée, onéreuse et chronophage, laquelle fait rarement avancer le schmilblick.

Au Grand Conseil de notre belle République qui a ancré dans la loi l'obligation de dresser le plan des chemins piétonniers (celui des pistes cyclables n'est que facultatif, car non mentionné dans la loi nous dit Urba-Plan).

Aux autorités communales qui n'imaginent pas déroger à une obligation légale.  

A l'administration qui ne manque pas de rappeler aux uns et aux autres leurs obligations et qui fixe la procédure et les règles de détails.

Aux ingénieurs divers et variés qui ne vont pas cracher dans la soupe. Tout ça c'est du boulot. 

Ah, j'oubliais l'étage fédéral, qui fonctionne comme l'étage cantonal et qui ne cesse d'additionner les couches réglementaires.

Etude unilatérale

On regrette aussi la vue unilatérale de l'étude. Il n'y en a forcément que pour les piétons et les cyclistes. Or la mobilité est un tout. Comme le souligne la loi Barthassat que les Genevois viennent d'adopter.

Ainsi la création d'une nouvelle route entre le Bachet de Pesay et la douane de Pierre-Grand, une proposition que j'avais faite alors que j'étais adjoint (il y a plus de 20 ans) et désormais inscrite dans le plan routier du Conseil d'Etat n'est pas mentionnée. Or cette route a pour but de réduire la circulation à la Croix-de-Rozon et sur l'ensemble des routes communales ainsi que dans le village de Saconnex d'Arve ou du moins de stopper la croissance du trafic.

Il n'est pas fait mention non plus du projet communal de changer le sens de circulation sur le chemin des Chouettes, entre le matin et le soir. Un premier pas bienvenu, avant l'élargissement nécessaire de ce chemin et sa liaison avec la future route de contournement de Perly via le Pont qui mène nulle part...

On pourrait aussi étudier, dans le but de dissuader le trafic de transit frontalier à travers les villages de Bardonnex, Charrot et Landecy, une mise à sens unique de la route du Prieur et de Femé (sens Salève Jura autorisé) et de la route de Foliat (sens Jura Salève), le bus et le trafic agricole bénéficiant de dérogations.

Ces quelques aménagements, sans frais pour la commune, réduisent à presque rien les propositions de l'étude Urba-Plan.

 

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