Pas grand monde connaît Jean Denais à Genève. C'est pourtant un acteur important du Grand Genève, Jean Denais est maire de Thonon et président en exercice de l'ARC , l'association des communes du projet d'agglomération franco-valdo-genevois.
Il est vrai que plus grand monde ne s'intéresse au Grand Genève à Genève. Genève cultive son soi comme ses tomates, hors sol. Ses élites sont plus à l'aise à New York et à Dubai qu'à Saint-Julien ou à Thonon. Et si le Salève est la montagne des Genevois, ses peuples -180 pays représentés sans compter évidemment les ethnies - qui y sont venus et y viennent toujours s'y réfugier et y travailler chatent en vidéo avec leurs origines à défaut de pouvoir les visiter.
Ce funeste 15 juillet où un endoctriné apporte la guerre en France puisque la France est en guerre (contre qui et qui a commencé la guerre), le président de l'ARC dit dans la Julie: "Genève use de sa région mais refuse les contreparties". Quelles seraient donc, Monsieur le Président, les contreparties qui équilibreraient la métropole en devenir?
Dans trois ans, sa ville dont les eaux ne sont pas aussi connues que celles de sa voisines, sera reliée en quelques minutes au New Geneva Downtown (le futur futur quartier des affaires de la Praille) et à Cornavin et même à GVA (Genève Voltaire Aéroport), bref au coeur de cette métropole transnationale qu'il voudrait voir à juste titre briller comme Lyon, Barcelonne ou Turin. S'est-il préparé à cette échéance. A-t-il bâti des parkings à proximité de sa gare du RER lémanique?
Jean Denais, sa ville et le Chablais seraient les premiers à profiter de la traversée du lac qui connectera(it) les Chablaisiens plus vite encore avec GVA que le CEVA. L'a-t-on entendu défendre un grand raccordement de cette nouvelle artère avec la Chablaisienne (qui ressemble - comme la traversée du lac, soyons juste - à une arlésienne) et l'autoroute A41 vers Annecy, évitant ainsi de désengorger le carrefour autoroutier déjà surchargé d'Etrembières?
Non, ce qui préoccupe le maire de Thonon, c'est la fermeture des petits postes de douane. Il est vrai que l'ARC a beaucoup œuvré pour améliorer et élargir les dessertes dans son propre territoire, les bouchons sont rares sur les voiries françaises autour du canton. Rouler de Saint-Julien à Thonon est un modèle de circulation urbaine. C'est vrai qu'il y a le train, mais les Micheline qui passent devant chez moi sont vides. Heureusement qu'il y a les Eaux d'Evian (et de Thonon) et les poubelles qui s'en vont se faire incinérer à Bellegarde.
Au fait, pourquoi les poubelles suisses des communes riveraines de la voie ferrée ne pourraient-elles pas profiter des quais de chargement de ces ordures à Annemasse et au Pas-de-l'Echelle, à Veyrier? Pourquoi ce qui possible pour les eaux usées de Saint-Julien et du Pays de Gex, qui sont-elles traitées par la station d'épuration genevoise d'Aïre, ne pourrait-il pas l'être pour les déchets? Qu'en dit Jean Denais? A-t-il fait ou va-t-il faire une offre de collaboration aux SIG?
Le président de l'ARC dénonce la préférence cantonale. Le sujet est chaud. Mais le maire de Thonon sait parfaitement que les quelques coups de gueule de Mauro Poggia ne change rien. Comme l'eau, les frontaliers suivent la pente. Leur nombre ne cesse de croître. Et si la rétrocession fiscale pourrait être plus généreuse, elle constitue une manne énorme pour leurs communes de résidence, des recettes qu'elles ne toucheraient pas si Genève était française. Je ne lis pas dans l'interview de M. Denais des propositions pour qu'une part accrue de la rétrocession fiscale aille financer l'amélioration des routes et des transports en commun dans le Grand Genève.
Tout à côté de chez moi, le bus 44 Carouge Croix-de-Rozon va pouvoir franchir la frontière et desservir un arrêt en France, un seul arrêt. Pour monter à Collonge et à Archamps il faut que ces communes ouvrent leur bourse...