C'est pas notre faute, a dit le duo BB. Si les SIG affichent 161 millions de déficit pour 2014, ce n'est, dit B, comme Balestra, que des écritures comptables. Pas des vrais pertes, parce que, poursuit leur président, les SIG n'ont pas l'intention de vendre les barrages. Il suffit donc de faire le gros dos et d'attendre une meilleure conjoncture. Voir!
La baisse des prix de l'électricité sur le marché européen, dont les Genevois profitent peu, comme ils profitent peu de la chute des prix du gaz, est sans doute liée au faible tonus de l'économie européenne, mais aussi à la surproduction liée à l'énergie solaire allemande. Mais aussi à quelques investissements aventureux de nos SI, tous cantons et communes confondus.
Le pompage des eaux du bas qui doit remplir les barrages du haut et leur permettre de turbiner aux heures de pointe s'avère bien moins profitable que ce qui avait été escompté quand on a donné le ok à ces chantiers pharaoniques. Des choix stratégiques qui vont nous coûter bien plus que l'aventure éolienne et qui n'ont pas coûté leur place aux dirigeants d'alors ou d'aujourd'hui. Et combien nous coûtent l'aventure de Cleuson?
Qui voudrait acheter nos barrages aujourd'hui? Et à quel prix? Peut-être qu'il vaudrait mieux les céder sans attendre que les Valaisans ne deviennent trop gourmands sur le prix des droits d'eau. Et s'approvisionner à l'étranger au meilleur prix. Comme on le fait pour le pétrole. Mais pour ça, il faudrait abandonner un tabou. L'idée que la Suisse doit être autarcique, 100% capable de produire tous les électrons qu'elles grillent. L'électricité, c'est la seule énergie où nous sommes autarciques. Même pour notre alimentation, nous ne le sommes pas. Seules 60% des calories que nous consommons, proviennent de la production suisse.
Donc les SIG Doivent arrêter de nous mentir. Il n'y a pas de raison que nous ne profitions pas des prix bas du marché européen.
Quant à l'aventure de la fibre optique, on apprend qu'elle nous coûte 24 millions. Une paille. Qu'importe, dit l'autre B, comme Brunnier, c'est un investissement d'avenir. C'est çe qu'on disait en 2000 du pompage hydraulique.
Et les Cheneviers (encore un métier qui n'a rien à voir avec la distribution fine de l'électricité)? Faut-il vraiment reconstruire un nouveau four à Aire-la-Ville, petit village perdu au fond de la vallée, sans accès au rail? Et pourquoi ne pas passer un contrat avec l'usine de Bellegarde, qui, elle, l'est et fait partie du Grand Genève? On me dira que les Genevois doivent supporter l'incinération de leurs poubelles chez eux. Certes, mais alors pourquoi la station d'épuration d'Aires traite-t–elle les eaux usées du Pays de Gex et de la région de Saint-Julien?