Qu'il faille trouver une solution pour alléger les primes maladie de la moitié des Suisses dont le revenu est inférieur au salaire médian est une évidence. Trois moyens sont à disposition:
- Réduire le catalogue des soins remboursés
- Subventionner les primes, soit en prélevant davantage d'impôt soit en redistribuant différemment la manne disponible
- Réduire le prix de revient de l'arsenal des soins médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques.
L'Union syndicale suisse focalise son action sans surprise sur la hausse des subsides. C'est de bonne guerre. C'est aussi médiatiquement sans doute la méthode la plus lisible. [Cliquer sur la carte pour l'agrandir et sur Lire la suite pour la voir en mode interactif]
Le remède pour éviter que les primes maladie ne mangent dorénavant pas plus de 10% du revenu (et 8% dans une seconde étape) des ménages l'est beaucoup moins.
Prélever un milliard sur le fonds que Berne promet pour compenser le manque à gagner des cantons résultant de la baisse de la fiscalité des entreprises et un autre milliards dans les caisses cantonales est sans doute aussi de bonne guerre, puisqu'il met en parallèle le cadeau aux entreprises et la charge de l'assurance maladie. Pour le reste, il mélange sans raison ni logique économique deux dossiers déjà bien assez complexes.
A Genève, la proposition n'a semble-t-il pas effleuré une frange de l'autre monde syndical, celui des enseignants qui n'hésitent pas à prendre les élèves en otages pour contraindre le gouvernement à payer ce qu'ils estiment être leur dû, sans jamais inscrire leur combat dans l'équation des recettes. L'idée qu'il n'y aurait qu'à prendre l'argent là où il y en a est bien ancrée dans la tête de ceux qui ne sont pas confrontés à la concurrence.
Sur les primes maladie, on n'échappera sans doute pas à une révision à la baisse ou contingentée du catalogue des soins et à des choix plus douloureux en matière de nombre de médecins et de densité hospitalière.
Au fait, si les primes ne doivent pas dépasser 10% du revenu des ménages, un choix auquel je souscrit, quel est donc le taux limite judicieux du nombre de médecins pour 1000 habitants? Une statistique fédérale à méditer à ce sujet... que l'on peut le logiciel Statatlas de SuisseStatistique permet de cartographier.[Cliquer sur la carte pour l'agrandir]
Commentaires
Dans les professions libérales, la question ne se pose tout simplement pas. Les règles du marché s'appliquent.
Il s'agit donc d'agir sur la demande pour limiter l'offre en responsabilisant les citoyens. Juste le contraire de ce que nous propose M. Berset avec la suppression des franchises élevées.
En revanche, en ce qui concerne la fonction publique, nos élus devraient se lancer dans l'exercice et comparer avec les autres cantons.
Nous aurons meilleure conscience lorsque nous déciderons de sabrer dans les effectifs en réponse à cette nouvelle tendance de grèves préventives.
Pour le "taux limite judicieux" du nombre de médecins... on disait autrefois qu'un bon verre de vin au repas le médecin l'éloigne...
Réduire le catalogue des soins remboursés, hélas, se fait déjà comme peau de chagrin (en même temps qu'avec l'arrogance que l'on sait on augmente sans cesse le montant de ces primes...)
Prélever davantage d'impôt (pas mal "servis", merci!)
Réduire le prix de revient de l'arsenal des soins médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques dès l'emblée choque moins... mais à quand l'adaptation ou l'indexation des primes d'assurance maladie aux revenus des assurés lesquels, se voyant imposer cette assurance avec ses primes... n'ayant rien à dire s'y trouvent soumis, contraints et selon leurs revenus, amendés-pénalisés-sanctionnés-punis-condamnés. Plus rien à voir, donc, avec l'assurance maladie en ses débuts bénie, chérie des Suisses: "sécurité en cas de maladie" au montant ne posant problème à personne.