Toutes les initiatives cantonales n'ont pas l'honneur du prime time et d'une présentation contradictoire. Celle de la traversée du lac à Geneve si. Hier soir, la télévision publique, après avoir tendu le micro au président du PLR, qui avait convoqué la presse au restaurant de la Fumisterie, tout proche du service des votations (pourquoi ne pas ne pas avoir déposé cette initiative à l'Hôtel-de-Ville?), crut bon de relayer l'avis forcément critique de la présidente des Verts conviée, elle, par la RTS, à l'exprimer sur le pont Wilsdorf, que son parti avait combattu...
N'ayant pris le risque ni d'arrêter un tracé précis ni de trancher entre le pont suspendu ou le tunnel pour cette grande traversée, les initiants, qui ont eu bien de la peine à recueillir un peu plus de 11'000 signatures, devraient obtenir un modeste succès en 2016 devant le peuple. L'honneur sera sauf, mais la traversée du lac ne sera sans doute pas construite avant 2040.
Si elle l'est. Tout dépend de Berne dont ce n'est pas la priorité. Et que l'on ne nous parle pas d'un péage! On ne voit pas pourquoi les Zurichois pourront rejoindre leurs résidences secondaires au Tessin ou en Toscane en train ou en voiture sans payer davantage, alors que les Genevois devraient débourser 8 francs pour traverser le lac.
L'occasion de la grande traversée a été manquée dans les années 90. Quand après avoir épuisé toutes les variantes d'une connexion par le sud entre La Praille et la ligne du pied du Salève avec l'idée de rallier Annecy par-dessous le Mont Sion, le Conseil d'Etat ressortit des tiroirs le vieil accord de 1912 au terme duquel les CFF s'engageaient à financer 40% dé ce qui allait devenir le CEVA.
De peur que la régie ne trouve dans le changement du tracé un prétexte pour ne pas honorer sa signature, le Canton ne prit pas le risque de passer sous Veissy où une halte, dont on a privé Carouge, aurait permis de désenclaver la future cité satellite qu'on prévoit d'y construire depuis des décennie.
Faute d'avoir pu ou su convaincre l'autorité d'alors, quelques hauts fonctionnaires et quelques urbanistes s'étaient mis en tête de penser le développement du canton en catimini. On retrouve leurs travaux sur le site 500 mètres de ville en plus. Ils ont récemment publier un ouvrage sur cette aventure sans lendemain.
On y retrouve une traversée de la rade grâce à un beau pont haubané, un ouvrage plus proche de la moyenne traversée relancée en vain l'an dernier par l'UDC que de la grande portée aujourd'hui. Une traversée qui offrait une liaison au RER entre les Eaux-Vives et Cointrin, que ne pourra pas réaliser le futur tunnel ou le futur pont entre Collonge-Bellerive et le Vengeron, pour des raisons techniques et financières.
Commentaires
Quel pessimiste vous faites...
je vous rappelle que la Confédération est prête à mettre plusieurs milliards dans un agrandissement de l'autoroute, soutenu par les Verts, alors que je demande depuis des mois qu'on m'explique comment cela sera possible (viaduc et tunnels à agrandir) alors qu'une traversée du lac couterait moins chère et serait plus utile.
quand à la halte ferroviaire à carouge, vous avez 100 % raison. Le PDC a relancé le débat en déposant une motion au dernier CM de Carouge demandant de la réaliser.
Si un journaliste de votre bon journal avait été présent vous auriez pu en parler.