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Genève Mali: les risques des métiers

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Le président de Reporters sans frontières déclare ce matin sur les ondes de la RTS, après l'assassinat de deux journalistes de RFi au Mali, qu'il faut continuer à aller partout, qu'il ne faut s'interdire ou interdire aucun territoire. Que les journalistes connaissent les risques et que ces risques valent d'être courus pour la liberté de l'information qui est la mère de toutes les libertés.

Me revient en mémoire ces mots que d'aucun ont vigoureusement reprochés à Antonio Hodgers. Parlant de la thérapeuthe de La Pâquerette, le candidat au Conseil d'Etat aurait évoqué, sur sa page Facebook, les risque du métier.

En clair, l'exercice de certains métiers peut être risqué et ce risque peut aller jusqu'à celui d'y laisser la vie. Vrai au Mali, faux à Genève où l'institution est désignée coupable de ne pas avoir appliquer le principe du risque zéro? La question est posée. Et se bousculent dans la discussion les autres vertus, le courage, la prudence, la justice, la tempérance.

Le principe de prudence que nie le président de RSF quand il dénonce encore les autorités françaises qui ont fait état d'imprudences de deux autres journalistes en Syrie: "Non, ils n'ont pas été victimes d'imprudence, a-t-il declaré, ils ont été victimes de leur devoir d'informer."

C'est sans doute une belle façon de leur rendre hommage à ces héros, comme des soldats morts au champ d'honneur, mais qui n'épuise pas toutes les questions.

Commentaires

  • "C'est sans doute une belle façon de leur rendre hommage à ces héros" C'est probablement là que la chatte a mal aux pieds : la prédominance du mythe héroïque. C'est très utile dans la construction de la personnalité des jeunes personnes, masculines en particulier, mais jouer au héros ne devrait pas entrer en ligne de compte des professionnels qui sont confrontés à des risques : sauveteurs, humanitaires, pompiers, etc...
    Un pompier mort pour être allé chercher une future victime n'est qu'un pompier mort pour rien. Cela s'applique évidemment aux journalistes. Mais c'est une caste où l'ego est quelque peu démesuré...

  • Le devoir d'informer peut en effet engendrer des risques réels. De toutes les activités, c'est le métier le plus exposé.

    Le nombre d'émissaires assassinés dans l'exercice de leur fonction est vertigineux.

    Savoir, faire savoir, reste malheureusement et paradoxalement une des plus dangereuses activités. Le pouvoir demeurera toujours le plus fort face à la recherche de la vérité, avec toutes les composantes y afférentes. Qu'on se souvienne, les scientifiques qui ont fini sur le bûcher pour avoir révélé des vérités, qui déplaisaient au pouvoir en place.

    Quant à savoir s'il ne faut pas se rendre dans les zones de conflits, la question est ouverte. Des journalistes chevronnés comme ceux de RSF, dont la disparition dans des conditions aussi barbares, n'ont pas manqué au principe de prudence. Nous vivons dans un monde inter-relié, ce qui signifie aussi que ce qui se passe ailleurs nous concerne, ne serait-ce qu'en matière d'investissements, de décisions politiques internationales, de projets de coopération de toute nature, de migration.

    Hommage à ces héros, pour qui le travail d'intelligence vaut plus que le confort!

  • En ce qui concerne les journalistes et les reporters œuvrant à l'étranger je fais une entière confiance aux Suisses. Par contre, je me méfie tout spécialement des Français qui, disons parfois, travaillent en parfaite concordance avec les multiples services secrets de l’hexagone.

    Depuis la guerre d’Algérie, j’ai appris que ce pays était passé maître dans l’art de la manipulation et de la désinformation.
    Sa frénésie à vouloir intervenir militairement sur le continent africain pour préserver ses acquis ont un prix fort : la perte de vie humaine qu’elles soient militaires ou civiles.

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