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DSK, Vasella, il papa

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Etrange tout de même cette tournure de l'esprit moderne, dans lequel nous baignons comme des piranhas dans le bassin de l'Amazone: ce qui retient l'attention des faiseurs d'opinion dans l'élection d'il papa, c'est son rapport au sexe.

Le successeur de Benoît, bénira-t-il la pilule, sera-t-il miséricordieux avec l'avortement, déclarera-t-il enfin égaux tous les enfants de Dieu, y compris ceux qui font mauvais genre, sanctifiera-t-il le mariage gay, la gestation pour autrui, les bébés médicaments, etc...? Le seul questionnement hétérogène à cette liste tient aux relations avec les autres églises, protestantes en particulier, qui, sur ces questions, adoptent des postures plus en phase avec le monde

Que veut-on, un pape protestant?

Ces demandes sont légitimes sans doute de la part de gens en quête de réconciliation avec eux-mêmes, c'est-à-dire à peu près tout le monde. Cependant les vertus dont le futur pape et nos dirigeants devraient s'armer sont plus qu'une nouvelle morale autour de la chose.

A l'heure, où Genève va ouvrir son conclave démocratique pour désigner ses propres sept sages, voici à titre de grain a moudre celles que l'on qualifie de cardinales: la prudence, la tempérance, la force et la justice. Peut-être notre monde est-il déjà trop éloignés de la galaxie, où règnent Dieu et son cortège de principes, pour réclamer des candidats des garanties en la matière. 

Mais que font DSK et Vasella dans cette affaire? Rien, sinon qu'ils sont pour un temps l'incarnation des deux démons qui gouvernent le monde: le sexe et l'argent. Avec une différence qui nous ramène à cette séparation que fut la Réforme. Le crime de DSK est plus honteux que celui de Vasella.

En vérité, dans le cas de Vasella, il n'y a tout simplement pas de crime. Le premier a racheté sa liberté mais pas son image ni sa vertu, l'autre n'a perdu ni l'une ni l'autre. Vasella est un manager de classe internationale, se plaît-on à répéter. Qu'il ait tiré un peu trop visiblement quelques avantages de sa position, choquant au passage le quidam en ces temps de crise, n'est, au pire, qu'une faute de communication. Il n'y a dans son comportement rien que proscrivent vraiment le capitalisme, le salaire au mérite, la concurrence, la valorisation de gagneurs. Au contraire.

Quant à l'éthique protestante, elle est sauve dès lors que le riche redistribue une bonne part de sa richesse aux pauvres. En dignes émules des Rockfeller et autres Bill Gates, le patron de Novartis avait promis de verser sa prime à une Fondation caritative. On ne lui a pas fait crédit de cet abandon. 

Commentaires

  • Si j'ai bien compris, il faudrait choisir entre Eros et Mammon:-) ?

  • Pourtant, il y a 2000 ans environ, quelqu'un estimait plus les prostituées que les riches. C'était révolutionnaire et ça l'est toujours au-delà des questions de foi.

  • A force de désigner, par la vindicte populaire, des démons et des diables, on finira vraiment par faire un enfer sur cette terre!

  • Oui, c'est tout juste au sujet de la batoille du moment à Rome et plus loin!
    C'est vrai que le sexe et ce qui s'y rapporte semblait être une espèce de "blind spot" pour pour ceux qui n'en connaissent apparemment que la théorie aussi important peut-elle être! Pour celles et ceux qui chaque jour y font face ou en jouisse honnêtement, c'est parfois difficile.
    Quant à Vasella, je crois qu'il a été un peu naïf, pas envers les actionnaires, mais envers certaines fondations caritatives, ... "sa main gauche aurait mieux fait de ne pas savoir ce que faisait sa main droite." Quand à DSK, je prie pour lui.

  • Cher Jean-François, vous oubliez sans doute que Vasella est catholique et que jamais un protestant JAMAIS n'aurait accepté une telle somme d'argent. Le fait que le patron de Novartis,sur le tard ait déclaré qu'il allait reverser une partie de son argent nous renvoie au régime des indulgences contre lequel Luther s'est soulevé. Il est de bon goût chez les catholiques de chercher l'absolution par le porte-monnaie.C'est une pensée qui nous est totalement étrangère et que nous réprouvons. L'église catholique est confite dans son dogme, marine dans ses contradictions, prise comme un lapin dans les phares du Monde. Les protestants ont compris depuis longtemps qu'ils n'avaient que faire d'un Pape. Ratzinger en brisant son serment sacré a ouvert la voie à la disparition de la charge. Espérons que pour ce parjure il pourra encore communier, malgré le fait qu'il nie ce droit aux divorcés.

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