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Maudet vs Kastoracinare: la dernière élection à la majorité relative?

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kastoracinare.jpgKast, Emery Torracinta ou Tornare? Qui donc les socialistes désigneront-ils samedi prochain pour contester au maire radical de la ville le siège laissé vacant par le libéral Mark Muller? Impossible de présenter plusieurs candidats à cette élection partielle et de laisser le choix au peuple. Il n'y a qu'un siège à pourvoir. Pas le temps non plus d'organiser des primaires au sein du PS.

En revanche, si les Genevois votent la nouvelle Constitution cet automne - ce qui n'est, il est vrai, pas acquis - le peuple aura l'embarras du choix en automne 2013. On peut d'ores et déjà parier qu'il y aura pléthore de candidats au premier tour. Au moins une quinzaine.

L'élection du 17 juin pourrait être la dernière où il suffit d'arriver en tête avec un tiers des voix pour être élu. A ce jeu, la gauche a toute les chances de l'emporter. Pierre Maudet est bien le seul à droite capable de déjouer ce pronostic. Il sera sans doute seul en lice mercredi soir à l'auditorium Arditi.

Pour l'élection du 17 juin c'est donc le congrès socialiste du 24 mars qui décidera. On ne le voit pas retenir la candidature de Manuel Tornare. L'ancien maire de Genève exilé à Berne n'a guère de profil politique. Sa carrière est derrière lui. Bien sûr certains - Manuel le premier - chercheront à assurer la succession de Charles Beer par Sandrine Salerno dans deux ans et plaideront une entorse temporaire à la parité homme/femme. Mais qui dit que le ministre de l'Education, qui vient de remporter une victoire face à la SPG, quittera le 14 Hôtel-de-Ville après 10 ans de pouvoir?

L'affaire se jouera donc entre la députée Emery Torracinta et la battante Carole-Anne Kast. Je ne crois pas non plus aux chances du Verniolan Apothéloz.

La députée se dit bien aimée sur tous les bancs du Législatif et capable de faire des majorités dans un Grand Conseil qui n'en a plus depuis l'irruption du MCG. Carole-Anne Kast a, elle, l'expérience du gouvernement et même la pratique du chef du MCG depuis qu'il est devenu ministre des Finances et de la Culture d'Onex. Elle saura sans doute mieux que personne lui tenir tête.

Et récupérer une partie de son électorat? Là le défi sera plus difficile. Les électeurs du MCG fonctionne à l'émotionnel. Et Stauffer tient ses troupes comme un certain Blocher a tenu l'UDC durant près de vingt ans.

Commentaires

  • Cher M. Mabut,

    Il me semble que vous enterrez Manuel Tornare un peu vite.

    N'oubliez pas qu'il le candidat de la section de la Ville de Genève, dont les militants le soutiendront probablement largement (c'est mon cas). Il est à mon sens aujourd'hui le seul dont la notoriété et la popularité peuvent contrer un Maudet lui aussi assez populaire. Et on l'a vu par le passé, Tornare semble le plus apte à rassembler, et à bénéficier du plus grand nombre de votes externes, glanés tant plus loin sur sa gauche que sur sa droite.

    D'autre part Kast et Apothéloz sont fraîchement réélus à des postes clé dans de grosses communes (Onex et Vernier) où les enjeux et les chantiers socialistes sont importants. Il y sont de plus tous deux maires cette année, et y font un excellent travail. Leur départ prématuré pourrait mettre en péril les sièges socialistes dans ces villes, surtout à Vernier, où Thierry Cerutti n'attend que de récupérer son costume de Conseiller administratif. J'espère que les militants PS tiendront compte de ces arguments.

    Quant à Anne Emery Torracinta, a-t-elle aujourd'hui la notoriété et le charisme nécessaires pour faire face à Maudet? A mon sens, non.

  • Ce qui est amusant, c'est de voir l'indignation de certains verts libéraux de plus ou moins fraîche date, qui s'ingénient à susciter profusion de candidatures à droite et au centre... Dont la conséquence évidente serait de mettre en péril la candidature, déjà risquée du maire de Genève. Ce soi-disant au nom de la démocratie.
    Pourtant, je ne les ai pas vu s'indigner et demander qu'il en aille de même à gauche, que les verts présentent un(e) candidat(e) et aussi "La Gauche", les Communistes, Solidarités et j'en passe... Là c'est alignés-couverts, pas un pet de travers, dans l'ordre et la Dizzipline... De quoi faire mentir la Welschwoche. On dirait presque un congrès frontalier !

  • Cher Monsieur Mabut,
    Concernant l'avenir de M. Beer, je vous précise que les statuts du parti socialiste ne lui permettent pas de se représenter. En effet, ils précisent qu'un élu peut l'être pour trois législatures au maximum, et que lorsque sa première élection a lieu en cours de législature, il y a lieu de compter une législature complète si il en a effectué plus de la moitié, ce qui est son cas.

    Evidemment, les statuts pourraient évoluer, mais à ma connaissance, aucune info ne va dans ce sens.
    Dès lors, les scenarii qui tiennent compte de son éventuelle candidature pour 2013 me paraissent plus qu'aléatoires.
    Meilleurs et cordiaux messages.

  • Et pourquoi aura-t-il fallu attendre la Constituante pour réformer en fin le mode de scrutin pour les exécutifs ? Tout simplement parce que la Constituante existe... Et le risque réel d'un échec démontre l'absurdité de la méthode. Car en l'absence de Constituante, il aurait suffi d'une simple loi constitutionnelle. Comme l'avait suggéré Antonio Hodgers. Mais voilà, ne désirant pas enlèver le pain de la bouche de la Constituante, le Grand Conseil a fait l'erreur de lui céder la priorité. Au point de compromettre une réforme simple et urgente, une réforme qui aurait été sans doute facilement adoptée par le Genevois. Car sur le fond, la supériorité d'une élection à deux tours telle qu'elle existe dans la plupart des cantons suisses ne fait pas de doute. Les petites formations peuvent tenter leur chance sans qu'on les accuse de saboter un "grand frère", les partis politiques sont enfin encouragés à présenter des candidats plus nombreux, et nous allons éviter des simulacres d'élections comme nous en avons connu ces dernières années, avec huit ou neuf candidats pour sept fauteuils. Mais voilà: sa Majesté la Constituante paralyse la réforme. Qui disait que cet organe était censé mettre fin au "blocages" de la République ?

  • Les socialistes se sont enfermés tous seuls dans le piège des quotas, qu'ils ont essayé d'imposer par deux fois au Grand Conseil sans succès. Heureusement.

    Quoiqu'il arrive lors de l'assemblée des délégués qui fera le choix, le résultat sera désagréable.

    Si c'est un homme la crédibilité du parti sera engagée par la non application de ces pitoyables quotas. Si c'est une femme sa crédibilité sera engagée parce qu'elle ne devra pas son élection qu'à ses seules qualités. Pour des femmes telles qu'Anne Emeri Torracinta ou Carole-Anne Kast, cela frise l'insulte.

    Et ces contorsions pour essayer de convaincre qu'on pourrait reporter l'application des quotas à une date ultérieure, soit à la fin du mandat de M. Beer ne font qu'accentuer le malaise.

  • Lorsque Jurg Bissegger, le plus mauvais journaliste politique de l'histoire de la radio se pique d'analyse, cela ne manque pas de sel. on aurait souhaité une telle sagacité lorsque ce bdernier cirait consciencieusement les pompes de tous les politiques qu'il faisait mine d'interviewer. Bref, je lui suggère de débattre de ces choses dans son EMS, Souaille est d'accord de partager sa bouillie avec lui.

  • I have to say, it is very intresting and useful.

  • Votre analyse sous-estime grandement Thierry Apothéloz. Il a l'expérience de l'exécutif a un vrai bilan (de gauche): contrats de quartier, sécurité, social, etc. Les militant-e-s sont sensibles à cet homme de terrain et d'idées, qui sait écouter et se faire écouter (notamment des autres communes).
    Son leadership sera important, par exemple au DCTI, où le Plan directeur cantonal nécessite une coopération avec les communes.
    Représentant d'une nouvelle génération, vainqueur du MCG à Vernier, il a remis le PS dans les quartiers populaires.

    @ Mme Armand

    Selon moi, vous faites la même erreur d'analyse que l'on voit fleurir dans les journaux et blogs: Manuel Tornare est le plus à même de gagner.

    $Les deux dernières élections auxquelles a participé Manuel Tornare et la particularité de celle du 17 juin démontrent que Manuel Tornare n'est pas bien placé du tout pour gagner le 17 juin. Premièrement, Manuel Tornare est arrivé loin derrière dans les voix socialistes et en 4ème position (de mémoire) dans les voix de gauche aux élection du Grand Conseil en 2009. Deuxièmement, en 2011, lors des élection nationales il s'est fait largement biffé dans la liste socialiste et très peu ajouté ailleurs à gauche. Troisièmement, nous avons affaire à une élection triangulaire uninominale. De ce fait, Manuel Tornare ne réunira pas les voix à gauche, il ne l'a pas fait en 2009 et 2011, il ne le fera pas en 2013. Ensuite, il ne récupérera pas de voix au centre et au MCG... leurs champions sont candidats, et il ne pourra pas être ajouter à une liste.
    Alors, Manuel Tornare a moins de chance de réunir la gauche que les autres candidats, notamment Thierry Apothéloz et donc moins de chance de remporter l'élection du 17 juin.

  • Anastase, votre haut lignage huguenot ne vous a pas épargné les ravages de la consanguinité. A la diète de Worms vous auriez du préférer celle de Montignac, plus adaptée pour combattre les ravages de la bière.

  • @Catherine Armand "Qui veut noyer son chien dit qu'il a la rage": vous le connaissez, le proverbe qui vous inspire pour contrer les candidatures de Carole-Anne Kast et de Thierry Apothéloz. Bien sûr qu'on peut penser que Manuel Tornare est le seul socialiste à pouvoir tenir tête à Maudet. Mais est-ce une raison de disqualifier les autres sous prétexte qu'ils seraient indispensables là ou ils sont ? Et Tornare lui-même, ne serait-il donc pas indispensable à Berne ? Attention, il y a des arguments pernicieux qui sont à double tranchant.

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