Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Qu'est-ce qui contamine la Constituante?

Imprimer

concombre coupé.jpgA l'heure où un simple concombre ou quelques graines germées peuvent vous emporter en enfer ou au paradis, la question du virus qui infecte la Constituante genevoise peut paraître bien anecdotique.

A lire quelques blogs récents, la Constituante de Genève serait victime d'un virus qui pourrait bien s'avérer mortel. C'est du moins l'avis des experts de gauche. A droite, on constate bien une certaine atonie de l'organisme, mais on considère, du moins officiellement, que tout va plutôt bien et que la consultation parle pour la majorité, élargie quoiqu'éclatée, fragile introuvable...

Mais quel est-il donc ce méchant virus qui veut la peau de la Constitution 2012?

 

 

 

Ce serait le virus du parlementarisme. Le parlement livré aux partis politiques - il y en a onze à la Constituante - qui n'auraient de cesse d'imposer leurs vues, même ultraminoritaires, empêchant ainsi les démocrates, les conciliateurs, les honnêtes constituants de faire leur travail.

On attendait des pères et mères de la loi fondamentale Genève 2012, qui doit remplacer celle de 1847 plusieurs fois amendée,  qu'ils mijotent de concert la meilleure des gouvernances pour Genève: un canton démocratique mais efficace et économe, un canton intégrateur mais libéral, un canton phare des droits humains, mais qui ne tue pas la poule aux oeufs d'or financière, un canton héritier de la Grèce et de Jérusalem mais laïque et multiculturel, un canton leader de sa région qui réserve pas le pouvoir politique aux seuls citoyens genevois (225'000 électeurs pour 750'000 habitants!), bref un canton généreux, vertueux, courageux, rien de tout ça ou si peu! Ils se chamaillent, refont le monde, tentent de renverser les votes acquis. Ils devraient parcourir le canton et animer des relais citoyens qui seront bien nécessaire le 14 octobre 2012. Ils passent des heures dans le huis clos des commissions à ressasser des amendements déjà évoqués en première lecture.

Oui le virus du parlementarisme risque bien de tuer la Constituante et son enfant.

Dans leur blog, Albert Rodrik et  Boris Calame s'en désolent. Ils ont raison. je nourris les mêmes craintes. Ils désignent le coupable: la droite ou ceux qui à droite font l'opinion, tirent les ficelles, ceux qui seront responsables de l'échec de la Constitution. Dans l'état actuel, assurent-ils, les conservateurs, les pronucléaires, les fossoyeurs du droit au logement, de l'égalité des sexes, de l'extension des droits politiques forcent la gauche à dire non au texte constitutionnel.

Bref deux mondes s'affrontent. La gauche et ses multiples relais citoyens et associatifs, vertueux par définition, et la droite et ses lobbies grassement stipendiés donc forcément sujet à caution.

Mais qui peut dire que le modèle de la gauche serait plus vertueux que celui de la droite? Le peuple, ses élus, ses relais d'opinion, l'autoproclamée société civile?

En musique comme en politique, trouver l'accord parfait implique qu'on s'écoute, qu'on se respecte, qu'on accepte une certaine dynamique. Le mieux peut être l'ennemi du bien.

Pour l'heure, comme dans le procès DSK, chaque camp jusqu'à l'ultime moment des concessions, s'ingénie à décrédibiliser l'adversaire et à se parer des plumes du paon.

 

PS à l'intention de Boris Calame: La Gazette de la Constituante est malheureusement muette tout simplement faute de temps pour l'alimenter. C'est en fait la seule raison. Même si le huis clos des commissions et le jeu parlementaire qui fait que ce qui se passe en coulisses est plus important que se qui se dit en public réduit considérablement l'intérêt d'une chronique qui se contenterait de raconter l'écume des jours.

Commentaires

  • Il n'y a pas grand chose à espérer du texte qui nous sera proposé. Les Constituants n'ont été ni courageux ni audacieux et encore moins à l'écoute d'un peuple qui demandait une nouvelle Constitution et non pas une chronique du temps passé.

  • Cher Jean-François,

    Il me semble que, pour être complet, ce papier pourrait quand même donner l'information basique sur les résultats de la consulation. La Lettre de la Constituante n° 10 parue aujourd'hui leur est consacrée et offre notamment des liens directs sur les deux rapports de synthèse (l'un consacré aux résultats du questionnaire, l'autre aux prises de position):
    http://www.ge.ch/constituante/doc/newsletter/La_Lettre_de_la_Constituante_N10_06_11.pdf.
    Dommage que la Gazette ne puisse pas relayer en ce moment notre information, comme elle l'a fait avec constance depuis le début des travaux...
    Merci!
    Fabienne Bouvier

  • Bonjour M. Mabut,

    J'aime bien votre analyse. Et pourtant, j'aimerais tenter ici une réponse plus simpliste : le mal est double, il s'agit du rétrovirus "dogmatisme" et de la bactérie "sectarisme" chez nos élus.

    En clair, ces très chers "guides" de notre société ont tous raté la compréhension que nous vivons une époque tournée vers l'action commune pour gérer durablement une société de plus en plus nombreuse. Cela implique un travail commun, et non pas des querelles idéologiques futiles, d'un autre temps...Sur ce point, je rejoins totalement Anaxagore.

    Fiasco annoncé, cette nouvelle constitution est morte avant même d'avoir vu le jour, les causes étant évidemment les maux qui rongent ses géniteurs.

  • La constituante est une vraie aubaine pour tous les désoeuvrés, les chomistes en mal de trétaux. C'est une sinistre pitrerie.

  • Une pitrerie ? Mais qu'attendez-vous pour vous y précipiter, André ?

  • Lorsque je démarre ma carrière en media.we sociaux sont une aide complète à savoir sur le information.As de mon Del.icio.us connaissance est le meilleur livre de la marque sociale.

Les commentaires sont fermés.