Déjà le surlendemain du dimanche noir de la droite genevoise. Et les Gazettes passent à d'autres actualités que le commentaire des résultats. Pourtant le scrutin du 17 avril à Genève est riche d'enseignements. Par exemple, celui du recul général de la cote d'amour des partis politiques. En 2007 78% des bulletins déposés dans les urnes portaient l'étiquette d'un parti, cette année ce ne sont plus que 64% des listes. Ajoutez ce désamour à un taux de participation calamiteux - certes pas pire qu'il y a quatre ans - et c'est à une introspection des partis qu'il faudrait se plier.
Etrange objet sociologique qu'un parti politique, vous ne trouvez pas. Durable de surcroît, apparemment insensible au temps qui passe, un peu comme les communes dont les frontières sont anachroniques, mais qu'on ne parvient pas à fusionner.
A l'exception des Verts, rejetons de la mondialisation - depuis que l'homme a vu la terre depuis le cosmos, sa solitude sans recours est apparu et lui a fait prendre conscience qu'il était embarqué pour le meilleur et pour le pire dans la même galère - à l'exception donc des Verts, tous les partis trouvent leurs racines au XIXe siècle, âge d'émancipation citoyenne et populaire.
Tous les citoyens, loin s'en faut, ne sont pas membres d'un parti.
Il semble même comme le montre les élections de cette fin de semaine toujours plus en perte de vitesse.
Pourquoi est-on d'un parti plutôt que d'un autre? Des études sociologiques existent sans doute, que je ne connais pas, qui explorent les secrets de ce genre d'affiliation. L'appartenance à un parti dit un peu de l'histoire familiale, du statut social, du rapport à l'argent et à la propriété et bien sûr de l'idée que l'on se fait des humains, du monde, de la société dans laquelle on naît et l'on est.
Comme chacun sait j'ai été un militant actif du parti démocrate-chrétien. Je n'en suis plus membre actif depuis bien longtemps, saine distance que mes obligations professionnelles impose. Je suis pas sans parti pris, personne ne l'est. Je tente non sans mal parfois de considérer également tous les points de vue. Non pas que je sois adepte de la neutralité des points de vue qui est la manière moderne d'approcher l'objectivité, car je ne peux évidemment me résoudre, par exemple, à considérer le racisme comme une idéologie tolérable.
Qu'on soit membre d'un parti ou non, on a donc tous des valeurs qui cadrent peu ou prou notre comportement. Les ignorer, ces valeurs, ou dénier cette évidence participe d'un anarchisme rampant que sait fort bien exploiter la société marchande.