Ce matin, à 10h, au sommet du bâtiment de l'OMM, François Longchamp rendra public le programme de législature du gouvernement genevois. Six mois presque jour pour jour après son entrée en fonction, dernier délai fixé par l'article 66 de la loi portant règlement du Grand Conseil genevois. D'ici à penser que nos sept sages ont traîné les pieds pour satisfaire la nouvelle exigence du pouvoir législatif qui ce prend volontiers pour le premier pouvoir de la République, il n'y a qu'un pas...

Que va-t-il donc tomber d'un si haut belvédère - la vue sur la rade et les Alpes y est magnifique - qui ne figure pas dans le discours de Saint-Pierre? Un calendrier d'engagement?

Peut-être encore qu'on ne voit pas comment le Conseil d'Etat pourra s'y tenir, compte tenu des multiples moyens, dont disposent les habitants pour mettre les bâtons dans les roues du carosse gouvernemental, du syndrome d'indécision qui frappe l'administration et des principes du développement durable et de précaution qui à Genève font de la moindre action une audacieuse aventure.

Prenez la traversée de la rade, par exemple, que le ministre du territoire sortant a renvoyé en 2040, alors que le bouclement du périphérique genevois se fait tous les jours sentir plus cruellement par les dizaines de milliers de travailleurs, qu'on appelle à Genève des frontaliers, parce que par les décisions de l'hisitoire Genève - halte à la croissance sévissait déjà dans plusieurs milieux au début du XIXe siècel - est une presqu'île en territoire français. Si Genève avait la dimension de Zurich, le canton aurait presque la population de la métropole helvétique et sa ville exactement le même nombre d'habitants. Bref, la traversée de la rade entre le Vengeron et Cologny, sera-t-elle en tête du programme de législature? C'est désormais une affaire confédérale. L'existence ou non de cet axe à l'horizon 2025 ou 2040 est pourtant déterminent pour l'aménagement du territoire de la région.

Le PAV - le futur green down town de Genève - quartier dont l'urbanisme reste de l'ordre de l'hypthèse pour ne pas dire de l'utopie tant que le gouvernement n'aura pas dénoué l'équation des droits de superficie des entrperises actuellement en place, le PAV donc devrait selon les urbanistes de Lausanne mandatés par la Chambre de commerce offrir bien davantage de logements que les 15'000 que visent désormais le Conseil d'Etat sous la pression de Christian Grobet:  quasi huitième conseiller d'Etat. (voir aussi ici)

Le transfet de la gare de La Praille à Colovrex, pertinente idée de l'architecte Charles Pictet, reprise d'ailleurs par les architectes lausannois, pourrait donner lieu à une série de dominos magiques et salutaires pour toute la région. Sera-t-il seulement évoqué?

En matière de sécurité, le Conseil d'Etat confirmera l'engagement de nouveaux gendarmes. Dira-t-il s'il s'alignera derrière la conseillère d'Etat santi-galloise qui propose de rattacher les gardes-frontière aux polices cantonales?

Engagera-t-il autant d'enseignants? Est-ce d'ailleurs une garantie d'améliorer notre classement dans PISA? Un autre enjeu serait de réaliser l'égalité un élève, un PC ou un I pad et la fin des polycopiés et des manuels?

Sur l'environnement, on se gargarisera sans doute de proximité, fourrée au développement durable et saupoudré d'écoquartier. La société à 2000 watts, c'est pour quand?

Dans la région, il faudrait investir plus d'argent. Ce qui implique la renégociation de l'accord fiscal de 1973 et la création d'un fonds régional de développement dans lequel Genève verserait deux ou trois pourcents en sus de la rétrocession fiscale. De quoi participer sérieusement au financement du RER savoyard et gessien, mais aussi à la troisième voie de l'autoroute du pied du Salève et au raccordement de la 2 fois 2 voies du Pays de Gex à l'autoroute suisse.

Quant aux institutions, nos sept sages se réfugieront derrière la Constituante, dont personne n'attend grand chose, sinon d'être le réceptacle commode de tous les problèmes qu'on ne sait ou qu'on ne veut pas rédoudre.