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Fruits de saison et roses de Tanzanie

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fraises détourées.jpgEn ce printemps glacial, nos grands prêtres du politiquement correct ont les faveurs de la presse. Sus aux fraises marocaines et espagnols! Sus aux fruits exotiques coupables d'être transportés sur nos marchés par camions et avions. Mangeons des pommes conservées dans nos frigos depuis six mois! Les Verts et les défenseurs des travailleurs font front commun pour interdire les concurrents ou pour coller un signe distinctif sur la mangue, l'ananas, l'asperge et la fraise importées.

Un combat politique à la fois juste et dérisoire. Les conditions de travail sont sans doute dures dans les pays du sud, mais ce qui est plus dur encore, c'est de ne pas avoir de travail. Les productions du sud ne sont pas toutes écologiques, mais celles du nord non plus,. Et il faut être bien naïf pour croire que le monde entier pourrait se nourrir grâce à l'agriculture de proximité.

Mais il y a plus fort encore dans cette cacophonie de la bien-pensance. C'est celle des roses...

Vendues chaque année en mars par Action de Carême et Pain pour le prochain avec l'aide de la Migros, ces roses sont importées par dizaines de milliers de Tanzanie. L'an dernier je m'en étais ému avant de découvrir que ces roses sont estampillées écolos et que leur trace carbone malgré le voyage en avion est moins élevée que celle des roses que les Hollandais cultivent dans leurs serres chauffées au gaz de la Mer du nord. Et je ne vous parle pas des maraîchers genevois qui commencent la cueillette des tomates, dont les serres ont été tenues à 15 degrés depuis le début févier, ni du sucre que nos betteraves produisent comme si le plan Wahlen-Guisan était encore en service actif ou du lait que nos vaches fabriquent en trop à coup d'aliments importés. (lire à ce propos Lovely, Chocolate et Michèle Künzler)

Du coup, je me suis offert des haricots du Kenya à Pâques.

Emportés par la vague verte et soucieux de défendre les corporations locales - et pas seulement celles des paysans, les médecins, les fonctionnaires, les journalistes se sentent également menacés par la mondialisation -  nos parlements romands sont, me dit mon journal préféré ce matin, intervenus à Berne pour que cesse l'invasion étrangère. Je doute que la Commission des redevances du Conseil dest Etats qui doit traiter de l'affaire la semaine prochaine donne suite à ces élans protectionnistes.

Au demeurant, il y a déjà d'excellentes fraises de France sur les marchés et les fraises Genève Région Terre Avenir, produites sous plastique non chauffés, vont débarquer tout soudain. Et le consommateur peut tous les jours que Dieu fait voter pour le commerce équitable en veillant au contenu de son cabas.

 

Commentaires

  • Je crois que la fabrication d'une plaque de chocolat suisse pollue plus qu'une fraise espagnole ou marocaine....

  • QUELQUE PEU HORS SUJET MAIS UN VRAI CŒUR POUR LES FRUITS ET LÉGUMES OUBLIÉS

    En ce qui concerne les pommes sorties des frigos vous avez absolument raison. Or, il s’avère que les grands distributeurs suisses Migros et Coop dans leurs constants soucis d’efficacité et de profits à tout prix ont savamment et complètement modifié le goût des consommateurs.

    Ceux qui habitaient dans les villes où se tiennent des marchés se rappelleront certainement de ces variétés qu’ils recherchent et ne trouvent point.

    Pour ceux qui dispose d’un jardin et qui désireraient planter des légumes oubliés ils peuvent se rendre à Vevey où sous l’égide de ProSpecieRara se tiendra le 2 mai de 9-18h à Vevey un marché aux plantons devant l’Alimentarium, au Quai Perdonnet.

    En ce qui concerne les arbres fruitiers je pense que le ceux qui possèdent un verger peuvent planter des variétés oubliées.
    Mon père a fait d’excellentes acquisitions auprès du pépiniériste Toni Suter à Baden-Dättwil. Sur son site on trouve 500 sortes de pommiers, 200 sortes de poiriers, 100 sortes de cerisiers sans oublier 70 sortes de pruniers.

    On ne saurait passer sous silence le travail de Bernard Vauthier auteur de «Le Verger romand traditionnel et les variétés locales de fruits».

    En ce qui concerne les légumes il est bon de rappeler que les têtes d’œuf sévissant à Berne voulaient interdire la vente d’environ 150 variétés très prisées de pommes de terre telle la « corne de gatte » qui pourraient être rayées du marché en 2010 déjà.
    La raison invoquée est le fait que nombre de variétés anciennes ne répondent pas aux critères d’homogénéité dictés par la loi. Or, c’est précisément la diversité génétique qui fonde leur intérêt comme matériau de multiplication et leur importance pour les générations futures.

    Si elle entre en vigueur, cette sévérité accrue entraînera la disparition du marché des semences issues d’anciennes variétés fort prisées en Suisse. IL SERAIT MEME INTERDIT DE CULTIVER CES DERNIERES. Or, l’interdiction de toute exploitation commerciale met en péril la conservation de ce précieux patrimoine végétal. On ne saurait exclure l’extinction irrévocable de nombreuses variétés anciennes.
    Source : http://www.biodiversite-pour-tous.ch/home-fr.xhtm

  • Cher M J-F Mabut:
    La question que vous posez dans votre blog m'a intéressé, je me la pose souvent moi aussi, surtout lorsque vous dites "qu'il faut être bien naïf pour croire que le monde entier pourrait se nourrir grâce à l'agriculture de proximité".
    Bonne question! Pourrons -nous le faire?
    La réponse personne ne la connaît, ce genre de question n'a pas de réponse simple, elle est double, multiple, oui ou non en couches multiples comme les couches d'un oignon. D'un côté pour atteindre l'équilibre écologique nous serons bien obligés de le faire, si nous voulons que notre civilisation dure. D'un autre le capitalisme lui ne recherche pas vraiment l'équilibre, il cherche le profit, et le profit est en nous, il nous ronge tous et nous fait tous vivre

  • Vendues chaque année en mars par Action de Carême et Pain pour le prochain avec l'aide de la Migros, ces roses sont importées par dizaines de milliers de Tanzanie. L'an dernier je m'en étais ému avant de découvrir que ces roses sont estampillées écolo et que leur trace carbone malgré le voyage en avion est moins élevée que celles que les Hollandais cultivent dans leurs serres chauffées au gaz de la Mer du nord.

    Les fraises saintes voyagent-elles comme les cloches ?

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