Champignons hier à midi et édition hier soir m'ont tenu éloigné de mon blog. Petit rattrapage et petit bilan d'un dimanche en demi-teinte démocratique.
Dix oui à Genève. Pas l'ombre d'un écart gouvernemental. C'est au fond le même score qu'en Allemagne, le soutien critique à Maman Helvetia de ce côté-ci de la frontière, le maintien au pouvoir d'une chancellière qui a choisi son camp: les libéraux, parmi les vainqueurs du jour (les autres étant la gauche de la gauche et les Verts).
Objectif: assurer la consolidation de réformes sociales, enfin sociales au sens de l'aide-toi toi-même kennedien, mais ne compte pas sur l'Etat pour faire plus qu'un filet social qui ne te laissera pas mourir de faim et te garantira, à grands frais, jusqu'à la fin de tes jours, des soins et un toit pas luxueux, mais solides.
La gauche sociale-démocrate, qui à Genève a commis la folie de s'opposer à une baisse des impôts, n'a pas encore compris que le temps de l'Etat providence généreux, voire gaspilleur, est passé,
- parce que les jeunes et les moins jeunes sont devenus moins solidaire,
- parce que les actifs ne sont plus assez nombreux pour financer l'Etat social à l'ancienne,
- parce que comme consommateurs nous votons tous les jours la mondialisation à bas prix.
Bon point pour la gauche tout de même. En Thurgovie, elle a réussi à freiner le mirage de la flat tax qui profite très directement aux très riches. Bravoi! A Fribourg ensuite en refusans l'ouverture prolongée des magasins tant qu'il n'y a pas de convention collective obligeant tous les commerces à respecter les règles du jeu.
A Genève l'Entente pavoise. Elle a tort. Stauffer reste en embuscade. Et se croit capable de récidiver le score des Vigilants qui avaient ramasser 19 sièges au Parlement. Sans savoir quoi en faire pendant quatre ans faute de leader. Ce qui n'est pas le cas cette fois. Avec Poggia, Engelberts, Dimier et Delachaux sur les bancs de la constituante, le MCG a réussi à se donner une certaine crédibilité. Au Molard, le MCG a planté sa tente et garer son tracteur devant la fontaine, occupant toute la place et reléguant les petits stands des autres partis sur l'autre trottoir. Prétention scandaleuse ou signe avant coureur d'un coup de théâtre électoral annoncé?
Les Suisses ont supprimé l'initiative populaire générale. Les Genevois aussi. Sauront-ils assez clairvoyants pour faire que les préavis communaux ne soient à l'avenir plus soumis à référendum obligatoire - il suffirait que les municipaux les votent sous forme de résolution et non de délibération? L'extension de l'OMC a passé le premier obstacle. Il s'agissait d'un référendum contre un préavis de la ville de Genève. Imagine-t-on l'imbroglio juridico-politique si le référendum avait passé la rampe? Outre le fait qu'il est parfaitement scandaleux que seuls les citoyens de la ville s'expriment. J'ai autant de droit sur les bords du lac qu'un habitant de la Roseraie et autant que lui l'intérêt que l'OMC reste à Genève. Il en va de même du Projet Praille Acacias Vernets, sur lequel seuls les habitants de la Ville se prononceront le 29 novembre prochain parce qu'un référendum a abouti (ce qui n'est pas le cas à Carouge car le nombre de signatures à recueillir est dissuasive dans les communes sauf en ville où un plafond en limite le nombre requis pour abourir). Reconnaissons-le. A l'heure de l'Europe, le puzzlecommunal est un déni de démocratie. Beth Krasna le dit bien dans sa chronique des Quotidiennes.
Commentaires
Les champignons, je parie que c'est vous qui les avez vendu à Jérome Estèbe (voir sa recette d'hier). À 23 francs le bolet ce fut une bonne matinée, n'est-ce pas M. Mabut ? Pas de remords ?
Champignons à midi, troufignon en confit, disait Lao-Tseu.