Le président des TPG, maire de la plus petite commune genevoise et photographe professionnel Patrice Plojoux informe sa communauté Facebook qu'il se rend ce matin à Archamps vernir l'exposition FLUX regard par dessus la frontière. Une idée du Conseil du Léman qui, à défaut de servir à quelques chose, montre les gens qui bougent. Difficile d'ailleurs la translation à travers les frontières, que chacun sait anachroniques, mais qui sont tellement identitaires pour les autorités passées, présentes et futures de notre puzzle politco-administratif régional et de leurs affidés.
Je connais bien Archamps et son business park, j'y ai cultivé du blé, du maïs, du colza et des petits pois au siècle dernier.
Mon père Jules Mabut et ses cousins s'étaient portés acquéreur de la propriété de Chosal à la fin des années 50. Portés par la révolution verte et une politique agricole helvètique productiviste, héritée de l'autarcie guerrière et témoin de la peur de la famine, ils ont défriché le plateau, arraché des arbres et des haies, draîné les parcelles, retourné une terre argileuse que la charrue n'avait guère pénétrée. Puis vint le gazoduc qui remonta les pierres de la moraine glacière. Vinrent ensuite l'autoroute du pied du Salève et ses remblaiements au bulldozer et enfin le business park d'Archamps, fruit malheureux de la French Geneva County d'Alain Borner, de Roland Pascal et du maire alors tout puissant d'Archamps Raymond Fontaine. On rêvait de Silikon Valley aux portes de Genève.
Aujourd'hui, après quelques faillites, les cinémas Pathé draînent des milliers de voitures sur le site chaque semaine. Des étudiants ont trouvé des chambres avec vue imprenable sur le bassin lémanique dans l'énorme bâtiment et le centre commercial vivote comme il peut. Tout à côté, la zone d'activités a tout de même réussi à créer plusieurs centaines d'emplois et la village d'Archamps qui a fini de bétonner le pieds du Salève commence sa conquête du plateau de Chosal.
Sans doute l'exposition FLUX dont le premier vernissage a eu lieu à Lausanne fin janvier et dont 24 heures s'est fait l'écho dans un long papier qui ne dit rien de l'histoire du plateau d'Archamps. Il faudra un jour la raconter.
Ce qui défraie la chronique aujourd'hui, ce n'est plus le multiplexe d'Archamps, le premier de notre région, ce n'est pas l'antenne universitaire Genève Grenoble, la première de la région, ce n'est plus les hôtels deux et trois étoiles, c'est le hangar à hélicoptères qui vient de s'installer sur le plateau et génère son flot de pétitions. FLUX vous disiez!
Sur Facebook, j'ai souhaité un bon vernissage à Patrice Plojoux et lui ai posé cette question:
"A propos les TPG soutiennent-ils l'idée d'Alain Rouillet et du Conseil lémanique de l'environnement d'installer un troisième rail sur le tram Pont-Rouge Saint-Julien pour y faire circuler un train tram de Nyon à Archamps?"
Commentaires
Mais surtout, à Archamps, il y a Christine Doucet, une poétesse à laquelle j'ai consacré un article sur blog.tdg.ch il y a déjà quelque temps. Evidemment, les poétesses ne ressemblent pas forcément aux hôtesses employées à Archamps, et toujours très photogéniques. Avant, les Savoyardes étaient employées à la saison pour récolter les grappes : maintenant, elles ont toujours un emploi.
Cela dit, M. Mabut, si vous reconnaissez qu'Archamps est une réussite économique, pourquoi dites-vous que c'est un "fruit malheureux" ? Les initiatives des élus savoyards sont-elles forcément mauvaises, même quand elles atteignent leurs objectifs ? Avait-on oublié de demander l'autorisation aux agriculteurs genevois ? Vous présentez l'action de ceux-ci comme civilisatrice, mais l'agriculture intensive est réputée très fondée sur la chimie. A demeurant, la construction rationnelle de l'agglomération rend nécessaire que l'agriculture se déplace plus loin.
Cher Rémi Mogenet, dont j'apprécie les billets et les commentaires, Le "fruit malheureux" doit se lire à deux niveaux. Au plan historique, le business park d'Archamps a été lancé au moment au la bulle immobilière genevoise (nos subprimes à nous) a explosé plongeant la région dans une décennie de croissance molle. Archamps est resté une épave ouverte aux vents et à la bise durant cette période. Au plan géographique et paysagiste, Archamps est certainement une erreur d'aménagement typique des années 80. Aujourd'hui encore on ne sait comment rattacher ce vaisseau à bien des égards encore fantome au réseau ferroviaire en cours de constitution dans la région. Un paradoxe d'ailleurs puisque la ligne du PLM basse à sa base faute d'avoir pu traverser le canton de Genève comme le souhaitait les ingénieurs ferroviaire du XIXe siècle mais qu'avait refusé alors un Grand Conseil pas plus éclairé que l'actuel.
Pour le reste, je trouve qu'Archamps a le mérite d'exister et d'exister plutôt bien. Il en faudrait plusieurs dans la région. Bien à vous
Je pense qu'Acrchamps a surtout pensé se rattacher à l'autoroute. C'est sûr que c'est un projet pompeux et en grande partie creux, mais enfin, comme vous évoquiez vos souvenirs d'agriculteur, on pouvait penser que des mille projets pompeux et creux qui fleurissent des deux côtés de la frontière, vous aviez envie de parler de celui-ci en particulier à cause de vos souvenirs agricoles et d'un travail personnel de défrichement que vous estimeriez avoir été réduit à néant. A mon avis, ce sont deux problèmes très différents. Les maisons individuelles qui se bâtissent en Haute-Savoie près de la frontière remplacent elles aussi des terrains défrichés il y a plusieurs siècles par des agriculteurs. Et elles ne sont pas toutes belles. Mais vous savez, historiquement, les trains ont relié des villes qui étaient déjà des pôles commerciaux, en général : créer un pôle à partir de ces lignes, on pourrait dire que c'est se soumettre à la SNCF et à l'Etat central. La SNCF n'a qu'à mettre une ligne où les Savoyards décident de créer un pôle, et le problème sera réglé. Moi, en tout cas, par principe, je pense qu'être hostile au jacobinisme, c'est surtout défendre 1a position des locaux, en tout cas en public.
Avant, les Savoyardes étaient employées à la saison pour récolter les grappes : maintenant, elles ont toujours un emploi.
Je crois qu'avec des commentaires de ce genre qui fleurent bon la xénophobie la plus douteuse et quin'apportent rien à ce genre de débat sauf à qualifier leur auteur. Je pense cher Mogenet que c'est vous qui feriez bien de nous lâcher la grappe.
Avant, les Savoyardes étaient employées à la saison pour récolter les grappes : maintenant, elles ont toujours un emploi.
Je crois qu'avec des commentaires de ce genre qui fleurent bon la xénophobie la plus douteuse et quin'apportent rien à ce genre de débat sauf à qualifier leur auteur. Je pense cher Mogenet que c'est vous qui feriez bien de nous lâcher la grappe.