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Le mea culpa de Charles Beer et la leçon de journalisme

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Beer co arle reel.pngAvez-vous écouté le mea culpa de Charles Beer? Non? Cliquez ici pour voir la vidéo réalisée hier par ma consoeur Anne-Elisabeth Celton. Le ministre genevois des écoles y fait son mea culpa à propos de la fameuse page 18 de la brochure des votations du 30 novembre, relative au retour ou non des sections pures et dures au Cycle d'Orientation. Enfin!

Dommage que ces excuses, prononcées du bout des lèvres par un élève emprunté mais encore vindicatif, ne soient pas tombées plus tôt. Charles Beer plaide la bonne foi et veut convaincre que cette fameuse page 18 n'a pas été rédigée dans l'intention de nuire à l'initiative 134. D'aucuns n'en croient rien. Je suis enclin à lui accorder le bénéfice du doute. Car la lecture des autres textes publiés sous le titre L'essentiel en bref dans la même brochure montre une similitude de ton et de propos et à proprement parler la même dérive et confusion des genres que celles que les militants de l'ARLE et de REEL ont dénoncées avec succès. Les opposants à la loi sur l'Université s'en sont d'ailleurs rendus compte trop tard pour intenter la même action en justice.

Le pataquès qui a fait passer le gouvernement genevois pour une bande de manches met en cause un principe et une forme.

Le principe c'est celui qui, aux dires du gouvernement, prévalait à Genève jusqu'à présent. A savoir que l'essentiel en bref n'était pas un  texte neutre mais au fond le point de vue des autorités démocratiquement élues et responsables à ce titre de conduire la politique du canton.

Suivez la logique de ce point de vue: Genève contrairement aux autres cantons suisses rappelle volontiers qu'elle est une République. Une République plutôt jacobine d'esprit (radicale pour être tout à fait précis), à la française qui accorde à l'Exécutif plus de pouvoir qu'aux deux autres. C'est ainsi que face à un texte soumis en verdit des urnes en raison d'une action populaire - référendum ou initiative - au départ donc forcément minoritaire, le Conseil d'Etat prend volontiers la posture du défenseur de l'intérêt national. N'est-il pas lui et lui seul investi de la légitimité populaire alors que les référendaires ou les initiants ne le seront que si leur proposition est adoptée. D'où cette morgue du Conseil d'Etat à l'égard des comités de citoyens. Le voilà moucher par le Tribunal administratif. 

avs essentiel en bref.pngA la forme, comme disent les juristes, la question se résume à une simple leçon de journalisme de première année: séparer les faits des commentaires. Pour s'en convaincre, un coup d'oeil sur la brochure qu'adresse le Conseil fédéral aux citoyens suisses suffit (cliquer sur la vignette pour agrandir l'image et cliquer ici pour voir toute la brochure). La comparaison est éclairante. L'essentiel en bref version bernoise est s'articule selon une structure claire: des sous-titres explicites, l'avis de tous les protagonistes sobrement exposé. C'est de l'info, propre, efficace, qui ne craint pas les foudres de la justice.

CQFD, comme disait mon prof de math.

Commentaires

  • Les MENSONGES de la borchure électorale liée l'IN 134, déjà présents dans "L'essentiel en bref" p.18 (puis repris plus loin bien sûr dans le document):


    1) L'IN 134 sélectionne DEFINITIVEMENT à l'âge de 13 ans ceux qui se dirigent vers des études supérieures des autres élèves du CO (sous-entendu, au pire, que le Contre-Projet, lui, ne ferait bien sûr pas du tout de même)

    2) Avec l'IN, les élèves les plus faibles sont EXCLUS de la masse des autres élèves en partant sur une voie à part de 4 ans? (on ne parle pas ici des classes-ateliers ni des classes-relais ou encore des classes d'accueil/récents-migrants qui existent déjà au CO actuel et qui sont aussi prévues dans le cadre du C-P)

    3) L'initiative "pour un cycle qui oriente" n'est pas Harmos-COMPATIBLE

    4) Les sections proposées par l'IN sont en profond désaccord avec les FILIERES post-obligatoires et professionnelles (existantes actuellement ou en mutations quelconques et légères, purement formelles, à venir)


    REMARQUE IMPORTANTE:

    il ne s'agit nullement ici, M. mabut, de question de forme ni d'objectivité, mais bien de mensonges qui sont soit exprimés sciemment, soit le fruit de politiciens qui ne savent pas lire un texte, ou du moins qui ne maîtrisent pas leurs dossiers...



    En fait il est à regretter que le TA (genevoi)s se soit arrêté aux premiers éléments juridiques du recours, en se contentant de dénoncer la partialité de cette borchure. Un recours au recours et qui irait au TF (national) serait une vraie aubaine dans ce cas: peut-être que les juges confédérés prendraient moins de pincettes pour épingler comme il le mérite le CE genevois, star-risée des potins politicards suisses!

  • "Genève contrairement aux autres cantons suisses souligne volontiers son caractère de république. Une République plutôt jacobine, à la française qui octroit volontiers à l'Exécutif plus de pouvoir "

    C'est très bien vu. Et personne en Suisse Romande ne se permet encore ce racisme ignoble anti-Suisse-Allemands des Genevois, franchouillards médiocres qui vivent de rapines fiscales...

  • Le Conseil d’Etat persiste et signe !

    Après s’être livré à une interprétation tendancieuse de l’IN 134, le CE tente maintenant, dans un mea culpa bien timide, de se justifier en interprétant les considérants du Tribunal Administratif.

    Il continue ainsi à tromper les citoyens. Il cherche à minimiser son forfait en prétendant à une simple erreur, une inattention de sa part. Il n’en est rien.

    Le CE peut plaider la bonne foi, personne ne s’y trompera : il était parfaitement conscient de la démarche qu’il a choisie : « INFLUENCER l’opinion des électeurs de manière inadmissible ». C’est ce qui ressort des considérants du TA qui a conclu à des irrégularités graves, ceci d’autant plus de la part de l’autorité gouvernementale.

    Mais voilà que Messieurs Beer et Moutinot n’en restent pas là. D’une habile pirouette, ils trompent une nouvelle fois les citoyens en déclarant que le TA ne les a pas jugés « menteurs ». Ce faisant, nos deux magistrats cherchent à entraîner les citoyens sur un sujet qu’en effet le TA n’a même pas jugé utile d’examiner. Pour une raison très simple : le TA a estimé en priorité que le CE avait tenté de « VICIER la formation de la volonté de l’électeur » et que dans cette mesure la faute est suffisamment grave pour faire annuler la votation. Point besoin donc pour les juges de se casser la tête à aller plus loin.
    En d’autres termes, le TA n’a pas jugé utile d’examiner si oui ou non il y avait mensonges puisque la volonté d’influencer est clairement établie en premier lieu.

    Peut-être pas « MENTEUR », à chacun d’en juger selon son point de vue, mais certainement « MANIPULATEUR ».
    André Duval

  • Il est vrai que du bout des lèvres, Monsieur Beer s’excuse, mais il s’excuse de s’être trompé, d’avoir commis une maladresse, alors qu’il eût fallu s’excuser d’avoir voulu tromper les électeurs genevois, ce dont tous ceux qui lisent la brochure ne peuvent qu’être convaincus.

    Mais la question est celle du pourquoi ? Pourquoi en user de la sorte alors que les tenants du CP étaient les plus forts, les plus nombreux et peut-être allaient-ils finir par remporter la victoire ? Il aurait sans doute suffi de laisser aller les choses. Les électeurs pigeons les auraient peut-être suivis.

    Il y a plusieurs raisons, mais la plus forte est celle de l’amour-propre : ils ne voulaient pas se contenter de gagner à la loyale, de remporter la victoire, même sur le fil, ils voulaient humilier les initiants. Leur rendre la pareille. Leur faire payer la défaite magistrale sur les notes (76 %, vous vous rappelez ?) Seule une défaite semblable sur le C.O. aurait pu compenser la baffe pharaonique.

    Que j’aime soudain ce mot de La Rochefoucauld : « On est quelquefois un sot avec de l’esprit, on ne l’est jamais avec du jugement. »

  • CQFD ... ;) Si faute avouée, à moitié pardonnée, dans ce cas, il manque une véritable sanction. C'est trop facile de prendre la parole quand on a le pouvoir et de faire semblant de jouer avec les mots (surtout quand on n'en maîtrise pas la sémantique).

    Le TA, sous la coupe du CE, n'a certainement pas pu de poursuivre dans sa liste des considérants pour que le pouvoir sauve la face... mais malgré d'éventuelles pressions prévisibles, Beer doit sérieusement payer ses innombrables fautes, d'autant que son arrogance même dans le traitement d'affaires internes fait loi. Il n'a jamais écouté les gens qu'il fallait, préférer lâchement s'en laver les mains, tel Ponce Pilate.

    La très grande iniquité dont il fait preuve encore une fois doit être sérieusement punie, rétablissant des réparations concrètes. Le DIP n'est pas sa boîte, il est un département public, d'Etat! Il ne s'agit donc pas d'attendre (Godot?) pour lui sauver sa place et/ou de savoir qui prendra ce dpt. De qui se fout-on? Notre république demande une véritable sanction pour le garant de la loi, à laquelle tous sont soumis.

  • Paragrphe b) page 15 de l'Arrêt du Tribunal administrtif:

    "Compte tenu de ce qui précède. point n'est besoin d'examiner les autres griefs des recourants".

    MM. Beer et Moutinot abusent une fois de plus de la confiance de la population pour dire que "mensonge il n'y a pas eu".
    Navrant jeu de cache-cache qui ne fait que mettre en évidence leur mauvaise fois.

    Même dans ce qu'ils admettent il y a de quoi douter de leur candeur.
    Si vraiment la page 18 avait été le fruit d'une simple erreur (!) de mise en page, alors pourquoi ne pas brandir la bonne, celle qui devait être publiée à sa place, devant les juges du TA et devant la presse?

    La réponse, nous la trouvons facilement:"...la volonté du Conseil d'Etat d'influencer l'électeur" ( Arrêt du TA, page 14)

  • :"...la volonté du Conseil d'Etat d'influencer l'électeur" ( Arrêt du TA, page 14) fait partie, dans une démocratie, des fautes les plus lourdes que puisse commettre un gouvernement.

    Cette phrase sous-tend, bien évidemment, qu'il y a eu volonté délibérée de manipuler et je crois que personne ne viendra dire que si manipulation il y a, mensonge il y a aussi, car c'est lui qui fonde la tromperie.

    Mais ne sommes-nous pas tous las, très las de cette façon de gouverner?

    Deux partis ont réclamé, à juste titre, une démission en bloc. C'est la conséquence logique de la collégialité que l'on nous réchauffe à chaque couac. D'ailleurs l'exécutif de Piogre ne vient-il pas de se répandre dans la presse en reprochant à la plus brillante d'entre eux, de se la jouer solo?

    Désormais de deux choses l'une. Soit il y a une responsabilité collégiale et, courageux, ils remettent en jeu leurs mandats, soit il y n'a pas de collège et celui qui a fauté, comme celui qui en est le mentor, donnent leur démission. Mais aussi il faut du courage, et là nous sommes définitivement aux abonnés absents!

    Il faut quand même admettre que nous sommes dans une situation pour le moins curieuse. Ces gens sont NOS mandataires, ils sont à NOTRE service, c'est du moins ce que dit le texte clair de la constitution actuelle, et nous n'arrivons pas à nous faire respecter!

    Je reviens donc avec notre projet, de plus en plus nécessaire, d'initiative destitutive qui permettra au Souverain de congédié son personnel si celui-ci lui ment, comme c'est le cas ici.

    Nous verrons bien si ceux qui clament urbi et orbi qu'il y a déni de démocratie pour les étrangers s'ils comprennent qu'il faut avant tout faire respecter ce qui est, avant de vouloir ce qui n'a pas de fondement autre que de l'électoralisme.

    En l'état des prestations de ce gouvernement sur cette affaire rien ne m'incite pas à lui accorder le moindre crédit, contrairement à ce que veut faire l'hôte de ce blog.

  • C’est quoi le courage politique…
    Courage politique : attitude qui consiste à être d'accord avec le plus grand nombre d'électeur possible.
    Il s'accompagne souvent d'une dénonciation comme terrorisme intellectuel, toute critique

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