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Qu'attendre de la Constituante

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Dans deux gros mois les citoyens genevois auront sélectionné 80 des quelque 500 candidats qui se présentent à l'élection de la Constituante. Alors le délai pour déposer les listes court jusqu'à ce lundi midi, une nouvelle vague d'interrogations semble gonfler dans le landerneau politique en phase de rentrée: A quoi bon cet introspection démocratique durant quatre ans? Et pour déboucher sur quoi? Deux anciens conseillers d'Etat, l'un candidat, l'autre pas, manifestent leur scepticisme.

Christian Grobet se lance dans la mêlée pour faire de la résistance. L'ancien patron socialiste des Travaux publics et grand défenseur des locataires (enfin c'est ce qu'ils croient) est contre une révision totale de la Constitution. Il veillera donc à ce que la droite n'en élimine pas ce qu'il y a mis à coups d'initiatives.

Guy-Olivier Segond n'y va pas. Mais son analyse ne diffère guère du socialiste. Le temps n'est pas à une révision totale, car l'esprit des Genevois est ailleurs. Et puis la Constituante ne peut guère effacer de la loi fondamentale ce que le peuple y a inscrit, dit-il en écho à la résistance grobétienne. Les chances de sortir de l'exercice avec un texte simple sont donc quasi nulles. Et porter le mandat du président du Conseil d'Etat à quatre ou cinq ans comme l'ont fait les Vaudois ne changera rien.

En revanche, sur l'avenir de Genève, les deux ex-poids lourds du gouvernement diffèrent totalement. Christian Grobet reste circonspect sur le développement du canton qu'il voit abandonner aux affairistes. Pour Guy-Olivier Segond, Genève devrait mettre son énergie à inventer une nouvelle gouvernance, dont les deux piliers devraient être 1) de doter le canton d'un gouvernement fort et 2) de trouver le moyen d'élargir son assise politique à toute la région. Bref. C'est la frontière qu'il faudrait d'une manière ou d'une autre faire tomber. Vaste ambition que le très technocratique projet d'agglomération franco-valdo-genevois ne permet pas (encore?) de forger.

 

 

Commentaires

  • Le problème des listes qui sont au départ participatives (tout le monde peut s'inscrire) débouche sur un professionnalisme politique, ce sont les plus connus médiatiquement qui seront choisis au final.
    De plus, on a vu L'Europe et sa nouvelle constitution qui a été un semi- échec car parfois votée et refusée par les populations, ou bien passée de en force par les Parlements. Les populations ne veulent plus de gouvernance supra-nationale, elle veulent être directement être partie prenante du pouvoir grâce à la mise en place de "lois molles" (soft laws) et au processus Internet. On apprend que pendant 4 ans, quelques citoyens élus certes démocratiquement vont plancher sur cette Constitution, presque à huis-clos pour nous servir des changements et réformes qui se seront peut-être plus en phase avec l'évolution sociétale de 2012. On se demande si un tel exercice sur une durée si longue va coller à la réalité des citoyens.

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