Quelques jours en Suisse profonde, Lucerne, Schwyz, Uri.... Le temps de comprendre la complexité de la Suisse. La bataille de Morgarten denomvembre 1315, acte fondateur, qui donna véritablement le coup d'envoi à la Confédération avec le pacte de Brunnen un mois plus tard. Un lieu étrange au bord du mini-lac d'Aergeli, à la frontière actuelle entre Zoug et Schwyz (les deux cantons se disputent d'ailleurs le lieu exact de la bataille). Une pente herbeuse fraîchement purinée, comme il en existe des milliers dans la région, au-dessus de laquelle trône un monument commémoratif (voir en 360 degrés), dont la société suisse des officier a fêté le 2 août le centenaire de l'érection. Dernier acte d'une armée tournée vers le passé et s'armant contre des ennemis plus imaginaires désormais que virtuels?
Cet été 2008 restera peut-être comme le premier d'une longue série durant lequel la confiance du pays en l'homme en armes s'est sérieusement érodée. Pas un jour sans que la presse ne nous tienne en haleine sur l'agonie de notre grande muette. Le tabou de la fin de l'armée suisse reste cependant encore solide. Aucun politicien, en dehors du cercle des antimilitaristes patentés, n'ose officiellement demandé le démantèlement du Ministère de la défense.On rêve pourtant du prochain conseiller fédéral qui aura le couraged'entendre ceux qui toujours plus nombreux disent que le roi est nu et qu'une armée suisse indépendante ne sert à rien. Sinon peut-être de ciment national. Et c'est bien pour cela que le tabou est central. Les Suisses du XIIIe siècle m'ont-ils pas fait alliance contre un ennemi commun, qui voulait s'approprier les gains du comerce nord sud renaissant? La défense armée garant de l'indépendance nationale et d'une prospérité autocentrée est le ferment de l'idée suisse, plus que les aspirations romantiques à la liberté, remises au goût du jour à la fin du XIXe siècle. En est-il toujours ainsi aujourd'hui?
A passant par la Tellskapelle, nous avons redécouvert le carillon de 36 cloches offert par les chocolatiers suisses à l'occasion du 700e anniversaire de la Confédération. Les enfants peuvent programmer des mélodies nationales durant dix minutes à chaque heure. Verdure, architecture, montagne, acier, eau, solitude, Axenstrasse, chocolat, tourisme, cloche, mécanique, vache, chrétienté, communauté, chant, électronique, précision,...: un pur moment de suissitude. (Cliquez sur la flèche de la vidéo ci-dessous ou sur ce lien)
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Commentaires
« On rêve pourtant du prochain conseiller fédéral qui aura le courage d'entendre ceux qui toujours plus nombreux disent que le roi est nu et qu'une armée suisse indépendante ne sert à rien. »
Comment peut-on écrire des énormités pareilles ? Je vous invite, M. Mabut, à considérer ce qu’il se passe en Italie, pays au contact direct de l’invasion et dont les difficultés finiront inéluctablement par déborder chez nous.
Cela d’autant plus que le gouvernement Berlusconi mène, légitimement et avec l’appui des deux tiers des Italiens, la vie très dure aux envahisseurs. Chez qui la « tentation suisse » pourrait se matérialiser très vite.
A ce moment-là, ni les douanes, ni les gendarmeries n’auront les effectifs nécessaires pour patrouiller les zones par où pourraient s’infiltrer les clandestins et les "gens du voyage".
Ce n’est qu’un cas de figure, mais il nous fait toucher du doigt cette réalité nouvelle, que jamais auparavant l’armée suisse n’aura été plus indispensable à la préservation non pas de l’indépendance de notre pays, mais de sa stabilité intérieure !
Du coup, on comprend toujours mieux l’acharnement que l’anti-Suisse immigrationniste met à sa dissolution…
Je comprends tout-à-fait le questionnement de Jean-François Mabut à propos de l'armée, mais je suis proprement écoeuré par la réaction de Scipion qui veut mettre l'armée à contribution pour lutter contre l'immigration (considérée comme "invasion")...
Les Suisses ne se reproduisent pas suffisamment pour assurer la pérennité sociale et économique du pays. Nous avons donc besoin des forces vives constituées par les migrants, qu'ils soient du Sud ou de l'Est. Si l'on considère que les investissements consentis pour une armée qui ne sert plus à grand-chose pourraient être affectés à l'intégration et à la formation des migrants, ce serait aller dans le sens de l'histoire et même prévenir des conflits futurs liés à l'écart grandissant entre les pays occidentaux et ceux en développement. Bien sûr, cette politique ne serait efficace que menée au niveau européen et si la Suisse était membre de l'UE, elle aurait toutes les possibilités d'en être l'initiatrice !
En résumé, une armée à voilure réduite, mais intégrée à un système de défense européen et une véritable politique d'immigration concertée destinée à rajeunir et dynamiser notre population vieillissante !
"Nous avons donc besoin des forces vives constituées par les migrants, qu'ils soient du Sud ou de l'Est"
Les technocrates bruxellois, mettent d'ores et déjà en garde sur la nécessité de voir immigrer 40 millions d'individus...dans l'avenir...
Les patriotes udcistes et les autres, devraient vraiment, maintenant, tout de suite, se poser la question sur les investissements à effectuer dans la natalité, fécondité des suissesses...
Plus de crèches, de subventions, si nous ne voulons pas plus d'immigrations...
Juste une question, Monsieur Mabut.
Savez vous quel est le montant dévolu à l'armement dans le monde ?
Il me semble que le montant global, ne fait qu'augmenter...chez les autres...tandis que chez nous, en Suisse, ce montant est regulièrement revu à la baisse.
La France annonce fiérement la mise à l'eau de son nouveau sousmarin nucléaire, Chirac avait testé des armes, près de l'Australie (1995-1996 ?)...
"Aucun politicien, en dehors du cercle des antimilitaristes patentés, n'ose officiellement demandER le démantèlement du Ministère de la défense."
Heureusement, sans quoi, qui va défendre la Suisse ?
Certainement pas les journalistes...encore moins les politiciens (à part un Perrin, de l'UDC)...
Merci pour un article interessant Mr. Mabut..
Morgarten est la première bataille des Confédérés pour leur liberté et leur victoire scelle le destin de leur alliance. Le terrain où se trouvent la chapelle, la place et la tour de la Letzi est géré par la Fondation des écoliers suisses pour la conservation du champ de bataille de Morgarten (créée en 1965). La façade de l'hôtel de ville de Schwytz s'orne d'une fresque de Ferdinand Wagner (1891), qui a marqué l'imagerie de Morgarten. Le culte du souvenir se rattache à une vision traditionnelle des événements de 1315, qui subsiste à côté des analyses plus récentes tendant à réévaluer leur portée. Cette vision traditionnelle était notamment celle du film de Leopold Lindtberg, Le landamman Stauffacher (1941) qui racontait les événements avant le déclenchement de la bataille et contribua à la propagande de la défense spirituelle.
je vais attendre vos histoires..
Mais vous etes romantique. C'est bien evident de votre article et je pense que pour les jeunes il est assez difficile de comprendre toutes ces nuances historiques.