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Fainéantise et conservatisme

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Un commentaire critique posté par Sandro Minimo sous mon dernier billet m’incite à apporter quelques précisions et un embryon de réflexion quant à la fainéantise supposée des habitants du sud et à leur conservatisme.

Une mise au point tout d'abord. Dans ma dernière note, je n'ai nullement contesté que la déforestation soit aussi l'oeuvre de l'agro-business. La déforestation est aussi le fruit de l'exploitation du bois d'oeuvre et du bois carburant ou encore de la pâte à papier (mais dans ce dernier cas les plantations compensent grandement les prélèvements). Je n'ai pas écris non plus que les femmes - les hommes et les enfants aussi - récoltaient le bois «par habitude», mais par nécessité, frappés qu'ils sont par la hausse des prix du pétrole. Merci donc à mon honorable contradicteur, dans son prochain commentaire, d'apporter des arguments un peu mieux étayés que ceux qu’il tire d'une lecture manifestement biaisée de ma note. Sans rancune.

Quant aux 815 millions de gens qui souffrent de la faim, ils sont victimes de nombreux facteurs sur lesquels nous pourrons revenir. Une chose dont j'ai pu être témoin, nos frères humains du sud sont tout sauf des fainéants.

Quant au conservatisme, la question reste ouverte. Je me souviens d’un petit opuscule publié il y a une trentaine d’années par John Kenneth Galbraith, intitulé La Pauvreté (vraisemblablement un résumé de son étude intitulée "La pauvreté de masse"). L’éminent économiste américain y défendait la thèse suivante. Je la résume ici  sans trop la déformer je l’espère: rester pauvre et ne rien vouloir changer à son sort est une attitude parfaitement raisonnable, lorsque le niveau de la technologie ne vous permet pas de sortir d’un cercle vicieux. Il prenait exemple sur ces populations du Sahel qui veillent à ne pas développer excessivement leurs troupeaux, lorsque l’année est généreuse et les prairies plus vertes que d’habitude. Elles savent en effet des leçons tirées de l’expérience de leurs pères que le surpâturage aura tôt fait d’accroître l’avancement du désert les précipitant dans une plus grande pauvreté.

Commentaires

  • Pourtant, on dit aisément, que l'humain en veut toujours plus...et bien, force est de constater, que certains ont compris la leçon...et calment leurs joies...alors que d'autres pètent plus haut que leurs culs...

  • "Une chose dont j'ai pu être témoin, nos frères humains du sud sont tout sauf des fainéants."

    Vous croyez pas que le mieux serait peut-être de ne pas le dire ? D’ici à ce qu’il y ait des malveillants qui pensent que c’est DONC au niveau de l’intellect, que ça pèche…

    "Il prenait exemple sur ces populations du Sahel qui veillent à ne pas développer excessivement leurs troupeaux, lorsque l’année est généreuse et les prairies plus vertes que d’habitude. Elles savent en effet des leçons tirées de l’expérience de leurs pères que le surpâturage aura tôt fait d’accroître l’avancement du désert les précipitant dans une plus grande pauvreté."

    Tandis que nous, nous étudierions des solutions pour assurer la subsistance d’animaux supplémentaires, sans que cela ne provoque l'avancement du désert. A partir du XIIIe siècle, nos cousins Bataves sont parvenus à contenir l'avancement de la mer... A première vue, c'était quand même autrement coton...

    En fait, nous, nous sommes prométhéens, et nous nous distinguons par cette propension, qui est en même temps une qualité et une force, de toujours vouloir faire mieux et plus que ce qui a été fait avant nous. Et c'est pour cela que nous, nous avançons !

    Alors, bon, les ethnomasochistes souligneront toutes les « abominables dérives » imputables à cette disposition innée. Je me contenterai de leur opposer deux chiffres, qui sont les indicateurs indiscutables de la positivité globale de nos progrès : l’augmentation constante de l’espérance de vie et la recul tout aussi constant de la mortalité infantile.

  • Je fais l'impasse sur les propos nazillons-productivistes de Scipion (qui me font gerber comme d'hab), et je vous remercie de votre correctif qui ne corrige pas grand chose mais a au moins le mérite de démontrer une chose :

    La croissance à tout prix est une impasse lorsqu'on ne prend pas en considération les limites de notre environnement. L'expansion de la richesse à tout prix et l'idéologie du développement est bien ce qui est entrain de faire verser notre planète toute entière dans le surpâturage. L'agriculture industrielle, la sur-consommation de viande, le tout-bagnole, le productivisme acharné, le libéralisme furieux sont parmi les plus criants acteurs de cette surexploitation de nos ressources, que nous allons un jour payer très cher. Nous sommes tous des paysans sahéliens qui nous précipitons dans le mur!

    L'analogie fonctionnerait aussi avec les habitants de l'île de Pâques qui ont déforesté leur île autrefois verdoyante, mais aussi les vikings du Groenland, les Anasazis, etc. (cf. Effondrement de Jared Diamond - livre discutable et contesté, mais qui a quelques mérites dans son regard impitoyable sur ces civilisations "effondrées")...

  • Cher Sandro Minimo...il faut de tout pour faire un monde...la preuve...vous êtes la ! avec nous ! sur internet ! (les fascistes verts, comme vous, sont aussi nécessaire que les autres...fâchos, nazis...rroms, qui sait)...

    Comme Scipion..."propos nazillons-productivistes de Scipion"

    Plus que nous sommes sur le blog du modérateur de la TdG, je vous repose ma question, à laquelle j'attends une réponse depuis 2 mois...

    Jean Ziegler affirme que la Terre peut nourrir 12 milliards d'habitants.
    Il y a presque 1 milliard d'affamés, aujourd'hui.
    Le combat des écologistes, nous a remis les pendules à l'heure, avec un argument absolument irréfutable.

    L'humain est coupable du réchauffement climatique à cause (uniquement) de la déforestation.
    Pour transformer les forêts en terrains agricoles.

    Cela est absolument incontestable.

    Maintenant, ma question.
    Plus que nous savons qu'à ce rythme, la planète engendras encore des humains, que faut-il faire pour réduire le nombre d'humains, de terrains agricoles, le CO2, et encore d'autres choses ?

    La seule réponse valable est la diminution des humains...mais comment ?
    La famine, c'est inhumain, la guerre biologique aussi (SIDA, ébola), guerre atomique (encore plus dévastatrice que le problème en soi)...indésirable...

    Alors...une réponse ?

    Qui que ce soit d'autre, qui ait une réponse est le(la) bienvenu(e)...pourvu qu'elle soit réfléchie...

    Bon week-end.

  • >L'humain est coupable du réchauffement climatique à cause (uniquement) de
    >la déforestation.
    >Pour transformer les forêts en terrains agricoles.
    >
    >Cela est absolument incontestable.

    Que le réchauffement climatique soit incontestablement d'origine humaine, cela ne fait presque plus aucun doute pour les scientifiques. Mais la déforestation n'est qu'à l'origine de 27% des émissions. Il y a encore le transport, les industries, etc.


    >Plus que nous savons qu'à ce rythme, la planète engendras encore des >
    >humains, que faut-il faire pour réduire le nombre d'humains, de terrains
    >agricoles, le CO2, et encore d'autres choses ?

    Il faut réduire les émissions de CO2, oui.

    Il faut réduire le nombre de bêtes en élevage intensif (donc la consommation de viande), oui.

    Il faut réduire la consommation de pétrole, oui.

    Il faut réduire l'impact écologique global individuel, oui.

    Mais faut-il pour autant réduire le nombre d'humains?

    Qu'il faille tendre vers une meilleure stabilité démographique, c'est une chose, mais "réduire le nombre d'humains" me paraît précisément une idée inhumaine. Du genre qui ait mené aux pires atrocités que ce siècle ait connu.

    Je suis prêt à vivre avec beaucoup moins de confort qu'aujourd'hui (je veux bien vivre dans une yourte avec une seule ampoule et un poêle à bois) plutôt que de savoir que des hommes sont massacrés au nom de la réduction de l'empreinte écologique planétaire.

    Pour moi, il y a trop d'automobilistes sur terre, il y a trop de carnivores, trop de téléphones portables, trop de ce que vous voulez, mais certainement pas trop d'humains!

  • Cher Sandro, on approche.
    Je ne suis (évidemment) pas du même avis que vous.
    Si les humains, n'avaient pas abattu les forêts, elles aurait pu absorber le CO2, donc le chiffre de 27%...
    Les centrales à gaz, à charbon (pourtant encore en grand nombre, chez les allemands, nos voisins), vous ne pipez mot...pourquoi ?
    J.-F. Mabut a peur de mon expression favorite "Auschwitz International", l'effet de serre, c'est pourtant exactement cela.
    Sous la couche d'ozone, nous sommes tous enfermés, dans une énorme chambre...à gaz...C02...etc.

    Vous parlez de moins d'humains (c'est moi qui ait commencé) sans dire que la Chine a pris le taureau par les cornes, mettant en pratique la loi de l'enfant unique...

    En parlant de famine, on oublie qu'il n'y a pas 1 siècle, qui n'a pas eu SA famine, en Europe aussi...

    Nos ancêtres, (celle-là, vous la connaisse, enfin, j'ose espérer) était des chasseurs-cueilleurs...nous en sommes des agriculteurs...on peut réduire la consommation de viande, mais alors uniquement celle d'animaux domestiques...si on revient au stade précédent...chasseurs-cueilleurs...pêcheurs...


    Solution (?)

    Une réforestation, à commencer en priorité avec les nombreux déserts de par le monde s'impose (toujours et uniquement, à mon humble avis)...
    L'Indonésie a commencé avec 80 millions d'arbres...à qui le tour ?

  • "Je fais l'impasse sur les propos nazillons-productivistes de Scipion..."

    En fait, tant la dérobade (prévisible) que l'insulte (rebattue) ne font que souligner votre impuissance à réfuter mes affirmations. Sorti du carcan de vos clichés doctrinaires, vous êtes creux.

    Votre antiracisme à deux balles est un oreiller de paresse, qui vous dissuade de réfléchir : le niveau intellectuel de votre mouvance s'en ressent. Et s'en ressent grave. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrai :o)

    Et j'ai encore un autre avantage sur vous : je ne préconise pas, moi, des "solutions" dont 95 % de la population ne voudrait à aucun prix !

  • C'est curieux, cet exemple de Galbraith : "Il prenait exemple sur ces populations du Sahel qui veillent à ne pas développer excessivement leurs troupeaux, lorsque l’année est généreuse et les prairies plus vertes que d’habitude"
    S'il existe bien un exemple de mauvaise gestion économique, c'est bien celle des troupeaux sahéliens...Encore une fois, si vous faites la route de l'espoir depuis Nouakchott, vous risquerez dix fois votre peau à cause des troupeaux qui traversent, et on vous dit que le pays connait la famine. Les vaches finissent tranquillement leurs vieux jours dans le troupeau qu'elles connaissent depuis leur naissance. Elles meurent et on abandonne leurs carcasses le long de la piste, sans même récupèrer leurs cornes ou leur peau...Heureusement qu'il y a l'Aïd pour diminuer le cheptel de moutons...
    Ces troupeaux sont des capitaux dormants auxquels on ne saurait toucher. Il est vrai que moi et mes fonds placés à l'UBS, je n'ai pas grandes leçons à donner...

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