Pas un conseiller fédéral non plus. Ni la Genevoise Calmy-Rey ni le ministre des transports Leuenberger, sans doute occupés comme toute la classe politique suisse à jouer aux soldats de plomb en prévision de la succession du ministre de la guerre démissionnaire, n'ont considéré que leur présence aurait pu accroître encore les liens de voisinage et d'amitié avec la France. Genève est décidément bien mal gouvernée.
Jusqu'à la presse locale pour qui ces 19,3 kilomètres de goudron ne sont qu'une porte vers le sud (la Tribune d'avant hier) ou qu'une voie vers la mer (24 Heures de ce vendredi).
Il y a un an jour pour jour, pourtant, Robert Cramer et le président de la région Rhône Alpes signaient avec une foultitude d'autres autorités locales la Charte d'engagement du projet d'agglomération franco-valdo-genevois. Faut-il encore ajouter quelque chose à l'armertume de ce temps d'Escalade!
Je note encore que la date initiale d'inauguration était fixée au 12 décembre, date également d'entrée officielle de la Suisse à l'espace Schengen. Nous mettrons donc ces rendez-vous manqués sur le dos d'agendas trops chargés.
Concluons provisoirement: l'autoroute savoyarde arrive: Genevois gare, gare!
Pour les passionnés de génie civil, je recommande les animations illustrant la construction. Voir aussi le rapport Développement durable
A propos du projet d'agglo, je recommande la lecture cette note récente
Bouygues offre un joli cadeau à la région. Un double ruban de bitume, un collier garni de vingt-neuf ouvrages d'art sans investir un euro public, une alliance entre Annecy et Genève. Cinq siècles que les deux villes se snobent depuis que les ouailles d'un certain Jean Calvin, un Français du nord, chassèrent leur évêque et qu'un certain François de Sales commanda la reconquista, acculant la ville rebelle à se réfugier derrière des remparts sans cesse modernisés, à ignorer, même à dédaigner son arrière-pays naturel. Ce que les Savoyards lui rendent bien. Dans Liane, le non de l'A41 nord - Liaison Annecy Nord Express - il n'est pas fait mention de Genève.
Pour manifester cette nouvelle attache entre la capitale de la fière Haute-Savoie, la catholique et très sainte Annecy, et la capitale de la finance privée, la très fière République de Genève, il ne fallait pas moins d'un premier ministre, François Fillon, et d'un président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, pour couper le ruban inaugural.
Ce qui fut fait - le ruban fut virtuel - en présence des élus du cru, dont, côté suisse, Robert Cramer, ministre du micro-teritoire genevois, Pierre-François Unger, ministre de la maxi-économie locale, François Longchamp, ministre de l'emploi dont 60'000 frontaliers et autant de Vaudois, et le maire pour beurre de Genève Manuel Tornare, sa majesté Manuel III. Le président du Conseil d'Etat, le Belleviste Laurent Moutinot, n'a pas jugé bon de se déplacer.