Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : ceva

  • 44 tonnes d'or

    Imprimer

    Je rappelle que le CEVA est bâti à l'envers. Dans le projet actuel, il est impossible de relier la Haute-Savoie à l'aéroport sans rebrousser chemin à Cornavin, l'Etat a donc prévu de connecter la gare en cul de sac de Cointrin à la gare de la ville par un tunnel dans la région de Chambésy, un projet qui porte le nom de raquette et qui figure dans les plan du Grand Genève depuis 2007, mais auquel personne n'a vraiment prêté attention jusqu'à présent. Le prix? Inconnu à ce jour. Mais on peut parier qu'il faudra rajouter un joli mètre cube d'or pour le réaliser.
    Petit rappel encore: Si le Ceva avait emprunté la fameuse traversée du lac, il aurait pu relier Annecy et la vallée de l'Arve à GVA directement et ensuite relier Cornavin ou Carouge par des voies existantes. Pour mémoire encore, GVA, c'est Genève Voltaire Aéroport, le nouveau label républicain de la plateforme aéroportuaire des Alpes, du Cervin et du Mont-Blanc et de la haute vallée du Rhône, la haute vallée du Rhône étant le label commun des vins AOP, produits entre Chambéry et Salquenen...
    Dans le journalisme, il est toujours difficile d'illustrer les grands nombres, d'offrir aux lecteurs des images évocatrices et pertinentes. Ainsi dans l'histoire de l'or qu'on n'a hélas pas (encore?) découvert dans le tunnel de Champel, l'image du lingot s'est imposée soudain. Un sacré lingot!
    Que représente le 1,6 milliard du CEVA? Près de trois années d'investissements de l'Etat de Genève, la moitié du prix des 22 Gripen suédois, de quoi connecter tous les élèves suisses avec une tablette (voir ma note précédente). 1,6 milliard, c'est aussi un peu plus de deux mètres cubes d'or, soit 44 tonnes du métal jaune... Et le surcoût? Devra-t-on ajouter un mètre cube pour régler la facture?

  • Plage des Eaux-Vives: qui faut-il sanctionner?

    Imprimer
    Quelques années plus tard, le CEVA ne sait pas où décharger ses déblais - il y en a l'equivalent de 28 fois la tour de la télé - et s'apprête à les disperser dans un rayon de 150 km autour de Genève. Et l'on apprend que la plage n'a jamais été conçue pour en avaler l'essentiel.

    Le Conseil d'Etat et son administration savaient parfaitement que le projet de plage était bâti sur des sables mouvants juridiques. Ce n'est pas la première fois qu'ils sont sanctionnés pour ne pas avoir préalablement toiletté comme on dit le zoning légal. Je connais au moins un autre cas. C'est celui de l'école de Compesières dont le projet issu d'un concours d'architectes a été balayé par les juges de Lausanne car l'Etat n'avait pas préalablement demandé le déclassement de la zone agricole en zone d'activités publiques. Résultat: dix d'efforts et près d'un million de frais d'étude jetés à la poubelle. Acquis il y a 20 ans, la ferme de Compesières tombe en ruine.

    Dans le cas de la plage à Cramer, le Conseil d'Etat n'avait guère de chances de gagner un recours. On repart donc à zéro ou presque. Combien coûte cette plaisanterie? Quelqu'un sera-t-il sanctionné? Sans doute personne, sinon le peuple et les contribuables...Dans notre belle République rares sont les sanctions exemplaires. Prenons le cas de la plage des Eaux-Vives? Qui a fait la bourde d'accorder le permis de construire alors que tout n'était pas en règle? Un haut fonctionnaire ou un ou plusieurs hommes politiques?

    Comme souvent quand il s'agit du TF, la bourde est juridique. En l'occurrence, les plans de zone n'ont pas été mis à jour préalablement à l'autorisation de construire. Il aurait fallu que le Conseil d'Etat dépose un projet de loi soumis à référendum pour cela. Pas le temps à jugé le conseiller d'Etat Cramer, grand maître à l'époque du territoire et du Ceva. La liaison cornavin Eaux-Vives, promise depuis 1912 par les CFF, devait alors être creusée sous peu, il fallait trouver un dépotoir pour les gravats. La plage (à Cramer) faisait d'une pierre deux coups. Un ceva en 2015 et une plage pour l'été 2013. Et Genève d'applaudir, unanime ou presque, au génie du magistrat vert.
  • La traversée en rade, un échec du Grand Genève

    Imprimer

    La relance du CEVA au début des année 2000 sur un tracé de 1912 n'a pas fini de plomber Genève. Il absorbe des sommes faramineuses pour un usage qui reste à démontrer. Plus grave, il ne dessert correctement ni l'hôpital ni l'université ni la future cité de Vessy ou celle en construction de la Chapelle les Sciex ni Onex ni Vernier ni même l'aéroport (à moins, dans ce dernier cas, de réaliser la connexion entre Cornavin et Cointrin par les organisation internationales, tracé prévu depuis le début du projet d'agglomération franco-valdo-genevois mais bien caché aux Genevois pour ne pas les effrayer avec le vrai coût du CEVA - 3 milliards ...)

    Mais ceci est de l'histoire ancienne, puisque le train est lancé. La direction du chantier a publié cette semaine le bilan une année de travaux après le premier coup de pioche sans donner une once d'info sur les budgets déjà engagés.

    Quant à la grande traversée de la rade prétendre qu'elle se perd en pleine campagne, c'est une forfanterie. Prétendre en outre qu'elle ne peut pas être financée en est une autre à l'heure où l'on parle de péage urbain et où en France voisine on peut passer les portails de péage pratiquement sans s'arrêter. C'est sans compter non plus avec ce qui sera sans doute banal en 2025, des véhicules sans pilote publics,  ou des voitures privées que leur propriétaire pourra laisser à disposition d'autres usages, selon le système Mobility, alors qu'aujourd'hui elles restent figées dans des parkings.

    Hélas Genève qui a raté le rendez-vous ferroviaire au XIXe siècle est en train de rater le rendez-vous de la mobilité douce du XXie.

    agglo.jpgCramer a gagné. Pauvre Genève. L'ancien conseiller d'Etat n'a eu de cesse de saborder la grande traversée du lac. En relançant le CEVA au début des année 2000 sur un tracé de 1912 sans intérêt pour le Grand Genève du XXIe siècle, d'une part, et en divisant la droite qui n'a cessé depuis 20 ans de se chamailler sur la grande ou la petite traversée du lac d'autre part. Résultat rien avant 2050. Notre aménagement du territoire en sera durablement affecté.