Plage des Eaux-Vives: qui faut-il sanctionner? (25/07/2013)

Dans notre belle République rares sont les sanctions exemplaires. Prenons le cas de la plage des Eaux-Vives? Qui a fait la bourde d'accorder le permis de construire alors que tout n'était pas en règle? Un haut fonctionnaire ou un ou plusieurs hommes politiques?

Comme souvent quand il s'agit du TF, la bourde est juridique. En l'occurrence, les plans de zone n'ont pas été mis à jour préalablement à l'autorisation de construire. Il aurait fallu que le Conseil d'Etat dépose un projet de loi soumis à référendum pour cela. Pas le temps à jugé le conseiller d'Etat Cramer, grand maître à l'époque du territoire et du Ceva. La liaison cornavin Eaux-Vives, promise depuis 1912 par les CFF, devait alors être creusée sous peu, il fallait trouver un dépotoir pour les gravats. La plage (à Cramer) faisait d'une pierre deux coups. Un ceva en 2015 et une plage pour l'été 2013. Et Genève d'applaudir, unanime ou presque, au génie du magistrat vert.
Quelques années plus tard, le CEVA ne sait pas où décharger ses déblais - il y en a l'equivalent de 28 fois la tour de la télé - et s'apprête à les disperser dans un rayon de 150 km autour de Genève. Et l'on apprend que la plage n'a jamais été conçue pour en avaler l'essentiel.

Le Conseil d'Etat et son administration savaient parfaitement que le projet de plage était bâti sur des sables mouvants juridiques. Ce n'est pas la première fois qu'ils sont sanctionnés pour ne pas avoir préalablement toiletté comme on dit le zoning légal. Je connais au moins un autre cas. C'est celui de l'école de Compesières dont le projet issu d'un concours d'architectes a été balayé par les juges de Lausanne car l'Etat n'avait pas préalablement demandé le déclassement de la zone agricole en zone d'activités publiques. Résultat: dix d'efforts et près d'un million de frais d'étude jetés à la poubelle. Acquis il y a 20 ans, la ferme de Compesières tombe en ruine.

Dans le cas de la plage à Cramer, le Conseil d'Etat n'avait guère de chances de gagner un recours. On repart donc à zéro ou presque. Combien coûte cette plaisanterie? Quelqu'un sera-t-il sanctionné? Sans doute personne, sinon le peuple et les contribuables...

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