L'Union suisse des paysans*, la Migros, la Coop, Lidl, toutes ses entreprises qui nous veulent du bien répètent en boucle la même image de la paysannerie suisse, celle de Heidi, de Barry et de Jean, de Martine à la ferme. Point d'odeur, point de bruit de cloche ou de rugissement des machines, au contraire: des pépiements d'oiseaux, de vertes prairies, des potagers gras et généreux, des animaux propres comme des peluches, des poules qui ont le sourire aux dents comme disait ma grand-mère Camille.
Patatras! Voilà qu'une bande de journalistes s'en va traîner ses baskets et ses caméras dans les arrières-cours et ramènent un reportage qui fait froid dans le dos. Oui, chers téléspectateurs, la pub vous ment, voilà la vérité: Martine à la ferme se meurt!
Que la pub mente, on le savait, encore que, s'agissant de la paysannerie, la nostalgie du jardin du paradis nous incite volontiers à croire que la vie à la campagne en est l'antichambre et que les grandes surfaces en sont la salle d'attente.