A Tokyo, le cantique suisse a résonné dans sa version instrumentale. Combien d’habitants, Suisses ou non, de ce pays - un trou au milieu de l’Europe - ont entonné ce soir l’hymne national? La première strophe évoque le Ciel, où chacun peut loger qui le Dieu fort, qui une énergie ou une pensée, une âme attendrie, cette élévation des accents émus de nos cœurs pieux, que la loi de la gravité se charge de contrecarrer. Les Suisses, qui chôment le jour de la fête national depuis une génération seulement, ne gardent-ils pas, eux au moins, les pieds sur terre?
La troisième strophe entonnée comme de coutume le 31 juillet à Compesières - ma commune a pris l’habitude de fêter avant les autres à la demande de l’amicale des sapeurs pompiers - pressent le Dieu fort, celui de la tradition judéo-chrétienne, qui est aussi invoqué dans le préambule de la Constitution suisse. « Dans l’orage et la détresse, il est notre forteresse. » Le fut-il dans la détresse virale qui bouleverse notre quotidien?