Le Matin devient une marque 100% numérique, annonce Tamedia. Le numérique est dans l'air du temps, branché, envahissant. Rien n'y échappe. On y est enchaîné comme les condamnés à leur boulet (devenu bracelet électronique, traceur et interprète "intelligent" de tous nos faits, gestes, pets et pensées). Sauf que le numérique n'est pas un paradis pour tous et partout. Notamment pour les entreprises de presse classique, dont la fortune a été plutôt bonne jusqu'à la bascule du millénaire.
Le quotidien La Presse au Québec, dont j'ai pu croire ici et là qu'il pouvait représenter l'avenir de la presse, a été un des premiers à abandonner son édition imprimée et à miser sur le numérique. L'an dernier, il a aussi bazardé son édition imprimée du week-end et a fondé entièrement son avenir sur un site internet modernisé et gratuit. Son éditeur, qui n'a jamais publié les chiffres de cette aventure, vient de le lâcher, a raconté Le Temps, le 21 mai dernier.