Robert Ducret est mort jeudi à 90 ans. Il était contemporain de mon père avec qui il avait siégé au Grand Conseil. L'un était commerçant de combustible à Carouge, l'autre paysan à Bardonnex. Deux chefs de très petites entreprises, TPE comme on dit aujourd'hui, deux indépendants avec une fibre sociale développée.
Chacun était assez emblématique de ces artisans et paysans genevois. Ils ont contribué à faire la Genève de la second moitié du XXe siècle. L'un était radical, l'autre chrétien-social, deux partis qui ont disparu, l'un avalé par l'esprit libéral, l'autre par la démocratie-chrétienne, un parti entre deux, faute d'avoir la force d'être en avant.
Je garde de Robert Ducret, comme Pascal Décaillet, le souvenir d'un politicien proche des gens et toujours prêt à répondre aux journalistes. Ce fut un ministre des finances respecté sans grandes histoires, favorisé par la conjoncture*.
Deux souvenirs me reviennent.