Que Dieu existe ou pas n'a sans doute pas d'importance. Ce qui façonne le monde, c'est que des humains croient dur comme fer qu'il existe au singulier ou au pluriel et d'autres pas. Croyants ou non, nous sommes tous confrontés aux mêmes grandes injonctions: le respect de soi, d'autrui, de la nature, du cycle de la vie. D'où découle une brassée d'autres défis: ma liberté et celle des autres, mes moyens et ceux des autres, ma destinée et celle des autres. Que l'on retrouve par exemple dans le célèbre "liberté, fraternité, solidarité".
Trois mots simples. Suffisants pour vivre en bonne intelligence. Pourtant l'Etat et ses serviteurs n'ont de cesse, s'inspirant de ces trois principes et de quelques autres, de codifier la vie des gens. Les lois, les règlements, les ordonnances, les directives publiées ou occultes, les pratiques usuelles ou professionnelles, les normes publiques ou privées, consensuelles ou imposées, s'accroissent sans fin.
Les religions et leurs églises qui s'occupent des affaires de Dieu n'échappent pas à cette production normative compulsive.
Dans quel état j'erre - Page 85
-
Divorce,... Diceptationis
Lien permanent Catégories : Air du temps, Dans quel état j'erre, Droit, justice, Monde 1 commentaire -
Katutura a besoin de nos visites
Les lecteurs des blogs de la Tribune connaissent bien le blog Katutura. C'est une petite voix qui résonne avec un amour mêlé d'un peu de malice et d'indignation. Elle dit souvent sa foi en Jésus, qu'elle aime particulièrement quand il chasse les marchands du temple, laisse les docteur de la loi sans voix, les accusateurs de la prostituée sans action, s'en va dîner aussi bien chez les pauvres que les percepteurs d'impôts et guérit les malades sans se soucier des règles du sabbat. Ce Jésus-là l'anime toujours, la soutient dans sa quête de vérité, nourrit ses colères contre les possédants, les bien-pensants, les savants même et lui dit que Dieu est un Dieu ni fini ni infini mais se fait au jour le jour de la vie des hommes...
Sa vie entière, Katutura l'a donnée aux pauvres, aux sans voix, aux humiliés, aux expulsés. En Afrique du Sud durant 34 ans. Et ici, en Suisse, parmi les migrants. Une vie d'amour au service des autres.
-
Avant, après 14, le monde
Quand je me contemple je me contente, quand je me compare je m'effraie. Cette version de la maxime de Talleyrand, qu'écrivait à ses parents un mercenaires suisses, n'a pas perdu de son actualité. Durant ce long été 14, qui n'en finit pas d'être arrosé et frais, la vieille Europe a pu revisiter son histoire moderne - la grande guerre de 14 - et mesurer combien l'Etat islamique - qu'on appellerait le diable, si on y croyait - n'est pas exceptionnel dans l'ordre de la mort et de l'horreur. D'autres conflits - la Deuxième guerre mondiale, le Vietnam et d'autres encore - ont multiplié les victimes, que les conflits du tiers-monde (un concept en vogue dans la deuxième moitié du siècle dernier) ou les bombes terroriste contemporaines n'ont pas dépassé en intensité et en destruction.
Cependant le monde change. Et l'Occident, champion des champs de bataille, des villes bombardées et des victimes par dizaines de millions, est devenu porteur des droits de l'homme et des échanges mondialisés. Aujourd'hui, les conflits sont locaux, de basse intensité, les victimes se comptent en milliers. Les opérations de maintien de la paix mobilisent plus de troupes que les conflits ouverts.
Un rien peut mettre le feu aux poudres, entend-on ici et là. Vraiment? Croit-on sérieusement que l'OTAN déclarerait la guerre à la Russie si le conflit ukrainien devait s'envenimer? Nous ne sommes sans doute pas à jamais à l'abri des folies qui ont entraîné le monde dans la guerre en 14 et inauguré un siècle barbare, cependant les antagonismes s'affrontent et s'apaisent désormais par d'autres moyens.