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Dans quel état j'erre - Page 77

  • Quand hommes et femmes étaient séparés à l'église de Compesieres

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    Capture d’écran 2015-04-30 à 22.44.05.pngJe me souviens, enfant, avoir assisté à la messe, chaque dimanche à 10 heures, et aux Vêpres, à 15 heures,  dans ma paroisse de Compesières. Les chanteuses étaient installées dans la nef. Le choeur des hommes était perché sur la galerie, blotti contre le grand orgue. Son souffle puissant transformait en épopées lyriques et fantastiques les histoires du Tohu Bohu, d'Adam et d'Ève, du Déluge, des Dix Commandement, de Samson, de la Passion et de la Résurrection. L'islam était alors un mot inconnu.

    Point de femmes dans le chœur de l'église. Les grands mères  portaient un chapeau, un foulard ou une mantille. Les grands-pères enlevaient leur couvre-chef. Le curé tout de noir habillé sondait régulièrement  les âmes des fidèles dans une boîte grillagée. Il officiait à l'autel, surchargé de fleurs et de cierges et parfois enveloppé d'un brouillard odorant, l'encens. Le mystère était présent comme le Christ dans l'hostie. Une fois l'an, il bénissait les maisons et les moissons. Point de filles parmi notre cohorte d'enfants de chœur, qui servions la messe en latin, à 7h30, juste avant l'école... 

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  • Vieux grimoires, vieux manoir. Nos mémoires.

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    IMG_6969.jpgÉtrange et stimulante installation que celle d'Alain Pittet. Le Genevois était invité ce 25 avril chez un non moins étrange et expert Genevois, émigré aux confins du Grand-Genève - encore qu'on soit partout à Genève, puisque l'esprit souffle où il veut, n'est-ce pas! C'était donc sur les hauteurs de Morges, là où le gros de Vaud hésite encore entre la vue sur le lac et les premières ondulations alémanes. Au château de Saint-Saphorin sur Morges, usé comme le sont les veilles dames qui n'ont plus les moyens de s'entretenir, mais gardent une fière allure et que les rides mêmes embellissent.

    Alain Pittet est notre voisin. On le savait peintre à ses heures. On ne le connaissait pas entiché des grimoires et d'une aisance légère et mystérieuse à les torturer, quand, hors d'âge et oubliés, ils dorment  sur des rayonnages de bois jaunis ou demeurent, sans voix, empilés dans la promiscuité de prisons en carton, donnés à de bonnes œuvres ou en quête de curieux égarés, qui peut-être feuillèteront leurs pages qu'aucun oxygène n'a ravivé ni aucun regard n'a parcouru depuis des lustres, que dis-je des siècles.

    Alain Pittet a disposé des pages de vieux grimoires de XVIe XVIIe siècles. Des traces de mémoires. Il parle des tissus que des inconnus ont malaxés jusqu'à la consistance de la pâte à papier. Première transformation d'une matière à qui il veut donner une nouvelle vie.

    Qu'y voir, outre la teinte de la corne?

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  • Le comptable national-socialiste

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    image.jpgLe comptable du camp d'Auschwitz ressurgit dans l'actualité assombrie par les crimes de Daech, les noyés de la Méditerranée et bien d'autres injustices qui ne percent pas la croûte des médias. Il n'était pas comptable mais supervisait le tri des malheureux déportés à l'entrée du camp de la mort. Il avait raconté sa vie de fonctionnaire endoctriné en 2005 au Spiegel. Il est jugé pour complicité de meurtre de 300'000 juifs hongrois déportés en 1944, un petit tiers des personnes éliminées à Auschwitz. Il ne nie pas les faits. Il a demandé pardon. Il dit qu'il n'était alors qu'un petit rouage de ce qui était alors perçu comme une méthode de guerre avancée. Un jour, il a assisté au meurtre d'un bébé fracassé par un soldat sur la porte d'un wagon. Ça l'a écœuré. Aurais-je dû tirer sur ce soldat, demande-t-il à ses juges allemands?...

    Qui n'a pas été ou n'est pas un petit rouage d'un système? Dieu nous préserve de tels enfers!

    Dans le Figaro, l'histoire de Gröning, cet Allemand, cet Européen est imprimée dix pages avant un article sur le drame des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée.  Un article placé sur une page de gauche de l'édition de ce jour. Sur la page de droite, il y a une grande publicité. Cliquez sur l'image ci-dessus pour la découvrir. L'annonceur a oublié un argument... La porte anti-réfugié!

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