Deux protestants, deux radicaux, Pierre Maudet et mon confrère Jean-Noel Cuénod, sont sur le point de réparer un haut fait genevois de la lutte du Kulturkampf qui remonte à 1875. Le rapport Cuénod sur la laïcité, commandé par Pierre Maudet est une retombée de la nouvelle Constitution genevoise de 2012.
1875, en janvier, c'est à Compesieres, ma paroisse qui englobait alors les habitants de la commune de Plan-les-Ouates, que se déroule le baptême de l'enfant Maurice (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
La cérémonie doit se dérouler selon le culte catholique chrétien, le seul reconnu alors par la République radicale avec le protestantisme. Les habitants des communes de Bardonnex et de Plan-les-Ouates, hélas séparées alors depuis une génération, et leurs autorités, tous attachés au culte catholique romain, refusent l'ouverture de l'église, bâtiment alors public comme l'école juste à côté.
Devant cette rébellion, le gouvernement radical Carteret destitue les maires qui étaient alors nommés par le Conseil d'Etat. Rien n'y fait. La fois suivante, le curé de Carouge, rallié au culte catholique officiel, est protégé par la troupe. Le mur de l'église est percé, faute d'avoir pu ouvrir la porte, les maires refusant toujours de donner les clés. C'est ainsi que s'est gravé dans les mémoires locales de nos parents le baptême à la baïonnette.
Constitution - Page 22
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Le baptême à la baïonnette et la laïcité à la Genevoise
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Bascule fiscale, facture sociale..., la révolution communale
Bascule fiscale, facture sociale, Geneve devient suisse. 200 ans après le rattachement de la petite République à la Suisse, qui n'était pas encore fédérale, mais que des Genevois ont contribué à forger en une democratie moderne, au temps du radicalisme triomphant, étatiste et éclairé. Genève adopte donc le vocabulaire des confédérés pour tenter de mieux gérer la chose publique entre les différents acteurs que sont le Canton et les communes.
Francois Longchamp, dont on se demande parfois à quoi il sert depuis qu'il est devenu président durable du gouvernement, est en première ligne. Le char qu'il conduit a autant de risques de sortir de la route qu'un autre carosse dont il tient les rênes, le Grand Geneve, qui est lui déjà sorti de route, le 18 mai dernier, à la suite d'une ruade non contrôlée mais récurrente d'un des chevaux de l'attelage politique du canton...
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Pierre, François et les autres
Que préférez-vous? Coop, Migros ou Lidl ou encore le dépanneur du coin qui ouvre jusqu'à point d'heure parce qu'il travaille officiellement sans main-d’œuvre d'appoint? Qu'importe, ce qui compte, c'est que vous ayez l'embarras du choix. En plus, à l'occasion d'une escapade, les Genevois ont la liberté de découvrir le monde merveilleux des supermarchés français et de s'en mettre plein le cabas.
Le choix, c'est ce que n'offre pas l'Etat. L'Etat livre ses services et prestations sans concurrence. A un prix qu'on ne connaît généralement pas. Impossible d'aller se servir ailleurs, sinon au prix fort - c'est le cas de l'école - ou au prix plus lourd encore d'une migration.
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