Les reliques de saint Canisius, né en 1521, ont été ce 26 avril transférées de l’église désaffectée du collège Saint-Michel, fondée par ledit Canisius en 1582 à Fribourg, à la cathédrale saint Nicolas. La nouvelle, approfondie sur le site Cath.ch, a fait la continuité de Couleurs locales, entre deux mini-reportages également anachroniques: le chemin du curé entre Cartigny et Laconnex, «où il se passait des choses», et le monastère de Romainmôtier, catholique pendant mille ans et désaffecté par les Bernois.
Bref la religion chrétienne, qui bâtit ces cathédrales et ces abbatiales, dont les flèches marquent toujours nos cités et nos bourgs et redeviennent à l’occasion d’un incendie, l’expression soudaine d’une étrange nostalgie identitaire.
Cependant, Couleurs locales, c’est l’art de l’anecdote, du petit bout de la lorgnette, des raccourcis caricaturaux ou frustrants. Le jésuite Jean-Blaise Fellay se prête au jeu. On le présente comme historien spécialiste de Canisius. L’intellectuel, qui voit l’église s’effondrer, ne dit pas un mot sur le fait que Canisius s’inscrit dans la Contre-Rėforme. Canisius, c’est un anti-Luther, un anti-Zwingli, un anti-Calvin.