Il y a un paramètre dans l'équation des retraites que l'on n'évoque que trop rarement c'est celui de la démographie. Dans la plupart des anciennes sociétés, avoir beaucoup d'enfant était une faveur. Ça permettait à l'Etat de regarnir les rangs de l'armée et ça fournirnissait des bras à la paysannerie et aux fabriques. En plus les parents avaient l'espoir de ne pas finir leur vie dans le dénuement. Il faut toujours des bras mais bien moins nombreux pour faire tourner ou surveiller les machines et les armes, toujours plus automatiques voire bourrées d'intelligence artificielle. Quant aux retraites, les cotisations des actifs aussitôt reversées aux rentiers et l'épargne accumulée dans des caisses de la prévoyance obligatoire pourvoient au financement des jours heureux de la retraite.
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Retraite: des coups d'épée dans l'eau
Historique, magnifique, socialique... de quelle qualificatif n'a-t-on pas traité la réforme des retraites présentées hier par le conseiller fédéral fribourgeois Berset tout de noir et blanc vêtu. L'oeil sombre et le sourcil brousailleux, il ressemble à un grand duc notre ministre des Affaires sociales.
De réforme, il n'y en a point. Il n'a fait que ficeler dans un même paquet des évolutions moultes fois touillées dans la marmite fédérale. Des ajustements nécessaires pour tenir le coup (le coût aussi) face à l'allongement de la vie et aux soubresauts du capitalisme.
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Berset, les cigales et les fourmis
La réforme Berset des retraites suisses alimente déjà les conversations. La tonalité des commentaires sous l'article publié mardi sur tdg.ch est assez critique. Alors que les syndicats réclament une forte hausse des rentes - étrange dérive car cette hausse sera forcément payée en tout ou partie par les travailleurs - le conseiller fédéral socialiste augmente l'âge de la retraite à 65 ans pour les femmes et remonte l'âge du départ à la retraite anticipée. Il apporte ainsi sa caution à son prédécesseur Couchepin. Le radical, on s'en souvient, s'était fait une belle publicité en annonçant la la fin du travail à 67 ans.
Les chiffres sont têtus. Et c'est étrange de voir une part de nos concitoyens refuser cette évidence. On passe bientôt plus de temps à être inactif vieux que jeune, 15 à 25 ans de la naissance au premier salaire, plus de 20 ans désormais entre l'âge de la retraite et la mort.