Berset, les cigales et les fourmis (21/11/2012)

La réforme Berset des retraites suisses alimente déjà les conversations. La tonalité des commentaires sous l'article publié mardi sur tdg.ch est assez critique. Alors que les syndicats réclament une forte hausse des rentes - étrange dérive car cette hausse sera forcément payée en tout ou partie par les travailleurs - le conseiller fédéral socialiste augmente l'âge de la retraite à 65 ans pour les femmes et remonte l'âge du départ à la retraite anticipée. Il apporte ainsi sa caution à son prédécesseur Couchepin. Le radical, on s'en souvient, s'était fait une belle publicité en annonçant la la fin du travail à 67 ans.

Les chiffres sont têtus. Et c'est étrange de voir une part de nos concitoyens refuser cette évidence. On passe bientôt plus de temps à être inactif vieux que jeune, 15 à 25 ans de la naissance au premier salaire, plus de 20 ans désormais entre l'âge de la retraite et la mort.

Ce dernier laps de temps est cependant fort inégalement réparti: certains vieux meurent jeunes, d'autres passent allègrement le cap des cent ans. Sans compter que la vie dote les uns et les autres d'un capital retraite fort variable. A quoi s'ajoute cette autre différence qui fait des uns des fourmis et des autres des cigales leur vie durant.

De quoi alimenter à l'encontre des cigales, une franche acrimonie des fourmis. Les hyménoptères ont la désagréable impression de trimer toute leur vie pour assurer la retraite de celles de leurs contemporaines qu'elles rangent dans le camp des hémiptères. Bref assurer la retraite et l'équité relève du casse tête.

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