Babyboss (24/11/2012)

Il y a un paramètre dans l'équation des retraites que l'on n'évoque que trop rarement c'est celui de la démographie. Dans la plupart des anciennes sociétés, avoir beaucoup d'enfant était une faveur. Ça permettait à l'Etat de regarnir les rangs de l'armée et ça fournirnissait des bras à la paysannerie et aux fabriques. En plus les parents avaient l'espoir de ne pas finir leur vie dans le dénuement. Il faut toujours des bras mais bien moins nombreux pour faire tourner ou surveiller les machines et les armes, toujours plus automatiques voire bourrées d'intelligence artificielle. Quant aux retraites, les cotisations des actifs aussitôt reversées aux rentiers et l'épargne accumulée dans des caisses de la prévoyance obligatoire pourvoient au financement des jours heureux de la retraite.

Cela fonctionne à deux conditions: que la croissance perdure et que les générations se renouvellent. Or ni l'une ni l'autre de ses deux conditions ne sont plus garanties. Sans l'afflux des migrants, la population de l'Europe décroîtrait. On sait que dans sa forme actuelle, mais ne reproduit toujours de la même manière, elle peut difficilement continuer au rythme du dernier siècle. Comment équilibrer l'équation? Tout repose sur la productivité. C'est à dire le rendement monétaire par unité de travail. Pas facile à l'heure où la productivité peine à contre-balancer la concurrence des pays à bas salaire. Mais là aussi les choses changes. Dans sa dernière livraison, The Economist indique que les États-Unis importe désormais plus du Mexique que de la Chine parce que les coûts salariaux de l'empire du milieux ont beaucoup augmenté. Et encore faut-il que la hausse de la productivité profite aux travailleurs à travers des salaires en hausse. Ce qui n'est pas gagné. Le même Economist rapporte qu'au Danemark, selon une étude de l'Université de Columbia, publiée dans l'Adminstrative Science Quaterly, lorsqu'un patron a un enfant, il s'accorde une hausse de salaire de 6,4% s'il s'agit d'un garçon et de 3,5% s'il s'agit d'une fille, au détriment de ses employés qui eux perdent 0,5%.

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